Bulletin of Sri Aurobindo International
Centre of Education
Bulletin du Centre International d' Éducation Sri Aurobindo
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Contents : |
Table des Matières: |
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The Yoga of Self-Perfection The Liberation of the Nature — Sri Aurobindo |
Le Yoga de la Perfection de Soi La Libération de la Nature — Sri Aurobindo |
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(Translation) —The Mother |
(Original) — La Mère |
The Synthesis of Yoga
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"All Life is Yoga"
Part IV
THE YOGA OF SELF-PERFECTION
CHAPTER IX
THE LIBERATION OF THE NATURE
THE two sides of our being, conscious experiencing soul and executive Nature continuously and variously offering to the soul her experiences, determine in their meeting all the affections of our inner status and its responses. Nature contributes the character of the happenings and the forms of the instruments of experience, the soul meets it by an assent to the natural determinations of the response to these happenings or by a will to other determination which it imposes upon the nature. The acceptance of the instrumental ego-consciousness and the will-to-desire are the initial consent of the self to the lapse into the lower ranges of experience in which it forgets its divine nature of being; the rejection of these things, the return to free self and the will of the divine delight in being is the liberation of the spirit. But on the other side stand the contributions of Nature herself to the mixed tangle, which she imposes on the soul's experience of her doings and makings when once that first initial consent has been given and made the law of the whole outward transaction. Nature's essential contributions are two, the gunas and the dualities. This inferior action of Nature in which we live has certain essential qualitative modes which constitute the whole basis of its inferiority. The constant effect of these modes on the soul in its natural powers of mind, life and body is a discordant and divided experience, a strife of opposites, dvandva, a motion in all its experience and an oscillation between or a mixture of constant pairs of contraries, of combining positives and negatives, dualities. A complete liberation from the ego and the will of desire |
"Toute la Vie est m Yoga"
Livre IV
LE YOGA DE LA PERFECTION DE SOI
CHAPITRE IX
LA LIBÉRATION DE LA NATURE
LES deux côtés de notre être — l'âme consciente qui fait les expériences, et la Nature exécutrice qui offre continuellement à l'âme ses expériences variées — déterminent par leur rencontre tout ce qui touche à notre condition intérieure et à ses réponses. La Nature contribue par le caractère des événements et la forme des instruments de l'expérience ; l'âme répond en acceptant les déterminations naturelles de la réaction à ces événements ou en ayant la volonté d'une autre détermination, qu'elle impose à la nature. L'acceptation de la conscience de l'ego instrumental et la volonté de désirer constituent le consentement originel du moi à la chute aux niveaux inférieurs de l'expérience où il oublie la nature divine de son être ; rejeter ces deux choses et revenir au moi libre et à la volonté de la divine félicité d'être, telle est la libération de l'esprit. Mais de l'autre côté, se trouvent les contributions de la Nature elle-même à l'enchevêtrement mélangé, ses actions et ses œuvres qu'elle impose à l'expérience de l'âme une fois que ce premier consentement originel a été donné et qu'il est devenu la loi de toutes les transactions extérieures. Les contributions essentielles de la Nature sont au nombre de deux : les gouna et les dualités. L'action inférieure de la Nature où nous vivons, se caractérise par certains modes qualitatifs essentiels qui constituent la base même de son infériorité. L'effet constant de ces modes sur l'âme et sur ses pouvoirs naturels, mental, vital et corps, est une expérience de discorde et de division, une lutte de contraires, dvandva, un mouvement ou une oscillation de toute son expérience entre des paires de contraires constants ou un mélange |
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must bring with it a superiority to the qualitative modes of the inferior Nature, traigunyātītya, a release from this mixed and discordant experience, a cessation or solution of the dual action of Nature. But on this side too there are two kinds of freedom. A liberation from Nature in a quiescent bliss of the spirit is the first form of release. A farther liberation of the Nature into a divine quality and spiritual power of world-experience fills the supreme calm with the supreme kinetic bliss of knowledge, power, joy and mastery. A divine unity of supreme spirit and its supreme nature is the integral liberation. Nature, because she is a power of spirit, is essentially qualitative in her action. One may almost say that Nature is only the power in being and the development in action of the infinite qualities of the spirit, anantaguna. All else belongs to her outward and more mechanical aspects, but this play of quality is the essential thing, of which the rest is the result and mechanical combination. Once we have set right the working of the essential power and quality, all the rest becomes subject to the control of the experiencing Purusha. But in the inferior nature of things the play of infinite quality is subject to a limited measure, a divided and conflicting working, a system of opposites and discords between which some practical mobile system of concords has to be found and to be kept in action; this play of concorded discords, conflicting qualities, disparate powers and ways of experience compelled to some just manageable, partial, mostly precarious agreement, an unstable, mutable equilibrium, is managed by a fundamental working in three qualitative modes which conflict and combine together in all her creations. These three modes have been given in the Sankhya system, which is generally adopted for this purpose by all the schools of philosophic thought and of Yoga in India, the three names, sattva, rajas and tamas.1 Tamas is the principle and power of inertia; rajas is the principle of kinesis, passion, endeavour, struggle, initiation (ārambha); sattwa the principle of assimilation, equilibrium and harmony. The metaphysical bearing of this classification does not concern us; but in its psychological and spiritual bearing it is of immense practical importance, because these three principles enter into all things, combine
1 This subject has been. treated in the Yoga of Works. It is restated here from the point of view of the general type of nature and the complete liberation of the being. |
de paires, de positifs et de négatifs combinés, de dualités. Une libération
complète de l'ego et de la volonté de désir doit amener avec elle une supériorité sur les modes qualitatifs de la Nature inférieure, traïgounyâtîtya,
une délivrance de cette expérience mélangée et discordante, une cessation
ou une dissolution de cette double action de la Nature. Mais de ce côté
aussi, il existe deux sortes de liberté. Une libération de la Nature dans la
quiétude béatifique de l'esprit, telle est la première forme de délivrance.
Une autre libération, celle de la Nature dans la qualité divine et dans un
pouvoir spirituel d'expérience cosmique, emplit ce calme suprême d'une
suprême béatitude dynamique de connaissance, de pouvoir, de joie et
de maîtrise. Une unité divine de l'esprit suprême et de sa nature suprême,
telle est la libération intégrale.
La Nature, parce qu'elle est le pouvoir de l'esprit, est essentiellement
qualitative dans son action. On pourrait presque dire que la Nature est
simplement le pouvoir d'être et le déroulement en action des qualités
infinies de l'esprit, anantagouna. Tout le reste fait partie de ses aspects
extérieurs et plus mécaniques tandis que ce jeu de qualités est la chose
essentielle dont toutes les autres sont la conséquence et la combinaison
mécanique. Dès que nous avons rectifié le fonctionnement de ces qualités
et de ce pouvoir essentiels, tout le reste se soumet à la direction du Pourousha expérimentateur. Mais dans la nature inférieure des choses, le jeu des
qualités infinies est sujet à une mesure limitée, à un fonctionnement divisé
et contradictoire, à un système de contraires et de discordes à partir
desquels il faut trouver et faire marcher quelque système de concorde
mobile et pratique, ce jeu de discordes accordées, de qualités en conflit,
de pouvoirs et de modes d'expérience disparates obligés à quelque accord
partiel et tout juste maniable, le plus souvent précaire, à un équilibre
instable et changeant, est gouverné par l'action fondamentale de trois
modes qualitatifs qui s'opposent et se combinent dans toutes les créations
de la Nature. Ces trois modes, selon le système du Sânkhya (généralement adopté à cette fin par toutes les écoles de pensée philosophique
et de yoga en Inde), ont reçu le triple nom de sattva, radjas et tamas1.
Tamas est le principe et le pouvoir de l'inertie, radjas est le principe du
1 Ce sujet a été traité dans le Yoga des Œuvres. Il est de nouveau mentionné ici du point
de vue du caractère général de la nature et de la libération complète de l'être.
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to give them their turn of active nature, result, effectuation, and their unequal working in the soul-experience is the constituent force of our active personality, our temperament, type of nature and cast of psychological response to experience. All character of action and experience in us is determined by the predominance and by the proportional interaction of these three qualities or modes of Nature. The soul in its personality is obliged, as it were, to run into their moulds; mostly, too, it is controlled by them rather than has any free control of them. The soul can only be free by rising above and rejecting the tormented strife of their unequal action and their insufficient concords and combinations and precarious harmonies, whether in the sense of a complete quiescence from the half-regulated chaos of their action or in the sense of a superiority to this lower turn of nature and a higher control or transformation of their working. There must be either an emptiness of the gunas or a superiority to the gunas. The gunas affect every part of our natural being. They have indeed their strongest relative hold in the three different members of it, mind, life and body. Tamas, the principle of inertia, is strongest in material nature and in our physical being. The action of this principle is of two kinds, inertia of force and inertia of knowledge. Whatever is predominantly governed by Tamas, tends in its force to a sluggish inaction and immobility or else to a mechanical action which it does not possess, but is possessed by obscure forces which drive it in a mechanical round of energy; equally in its consciousness it turns to an inconscience or enveloped subconscience or to a reluctant, sluggish or in some way mechanical conscious action which does not possess the idea of its own energy, but is guided by an idea which seems external to it or at least concealed from its active awareness. Thus the principle of our body is in its nature inert, subconscient, incapable of anything but a mechanical and habitual self-guidance and action : though it has like everything else a principle of kinesis and a principle of equilibrium of its state and action, an inherent principle of response and a secret consciousness, the greatest portion of its rajasic motions are contributed by the life-power and all the overt consciousness by the mental being. The principle of rajas has its strongest hold on the vital nature. It is the Life within us that is the strongest kinetic motor power, but the life-power in earthly beings is possessed by |
dynamisme, de la passion, de l'effort, de la lutte, l'initiative
(ârambha) ;
sattva est le principe de l'assimilation, de l'équilibre et l'harmonie. L'aspect métaphysique de cette classification ne nous concerne pas, mais son
aspect spirituel et psychologique est d'une importance pratique immense,
parce que ces trois principes se retrouvent en toutes choses et se combinent
pour donner aux choses la tournure de leur nature active, de leurs résultats
et de leur accomplissement; leur fonctionnement inégal dans l'expérience
de l'âme est la force qui constitue notre personnalité active, notre tempérament, notre type de nature et le genre de notre réponse psychologique
à l'expérience. Tout le caractère de notre action et de notre expérience
est déterminé par la prédominance ou l'action réciproque et proportionnelle de ces trois qualités ou modes de la Nature. Dans sa personnalité,
l'âme est pour ainsi dire obligée de se conformer à leur moule, et le plus
souvent elle est gouvernée par eux plus qu'elle ne les gouverne librement.
L'âme ne peut être libre qu'en s'élevant au-dessus du conflit tourmenté
de leur action inégale et en rejetant leurs concordes et leurs combinaisons insuffisantes et leurs harmonies précaires, soit par une tranquillisation complète du chaos semi-réglé de leur action, soit par une
supériorité par rapport à cette tournure inférieure de la nature et par une
direction supérieure ou une transformation de leur fonctionnement. Il
faut, ou bien le vide des gouna, ou bien la supériorité sur les gouna.
Les gouna affectent tous les éléments de notre être naturel. En
fait, leur emprise la plus forte se situe relativement dans chacune des
trois parties de notre nature : le mental, la vie et le corps. Tamas, le
principe d'inertie, est surtout fort dans la nature matérielle et dans notre
être physique. L'action de ce principe est de deux sortes : l'inertie de la
force et l'inertie de la connaissance. Tout ce que tamas gouverne d'une
façon prépondérante tend, dans sa force, à une inaction et à une immobilité léthargiques, ou bien à une action mécanique qu'il ne possède pas
mais qui est possédée par des forces obscures qui le poussent dans une
ronde d'énergie mécanique, de même, dans sa conscience, tout ce qui
est gouverné par tamas devient une inconscience, ou une subconscience
enveloppée, ou une action consciente mais de mauvaise volonté, paresseuse et en quelque sorte mécanique, qui ne possède pas l'idée de sa
propre énergie mais est guidée par une idée qui lui semble extérieure, ou
du moins cachée à sa perception active. Ainsi, le principe de notre
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the force of desire, therefore rajas turns always to action and desire; desire is the strongest human and animal initiator of most kinesis and action, predominant to such an extent that many consider it the father of all action and even the originator of our being. Moreover, rajas finding itself in a world of matter which starts from the principle of inconscience and a mechanical driven inertia, has to work against an immense contrary force; therefore its whole action takes on the nature of an effort, a struggle, a besieged and an impeded conflict for possession which is distressed in its every step by a limiting incapacity, disappointment and suffering : even its gains are precarious and limited and marred by the reaction of the effort and an after-taste of insufficiency and transience. The principle of sattwa has its strongest hold in the mind; not so much in the lower parts of the mind which are dominated by the rajasic life-power, but mostly in the intelligence and the will of the reason. Intelligence, reason, rational will are moved by the nature of their predominant principle towards a constant effort of assimilation, assimilation by knowledge, assimilation by a power of understanding will, a constant effort towards equilibrium, some stability, rule, harmony of the conflicting elements of natural happening and experience. This satisfaction it gets in various ways and in various degrees of acquisition. The attainment of assimilation, equilibrium and harmony brings with it always a relative but more or less intense and satisfying sense of ease, happiness, mastery, security, which is other than the troubled and vehement pleasures insecurely bestowed by the satisfaction of rajasic desire and passion. Light and happiness are the characteristics of the sattwic guna. The whole nature of the embodied living mental being is determined by these three gunas. But these are only predominant powers in each part of our complex system. The three qualities mingle, combine and strive in every fibre and in every member of our intricate psychology. The mental character is made by them, the character of our reason, the character of our will, the character of our moral, aesthetic, emotional, dynamic, sensational being. Tamas brings in all the ignorance, inertia, weakness, incapacity which afflicts our nature, a clouded reason, nescience, unintelligence, a clinging to habitual notions and mechanical ideas, the refusal to think and know, the small mind, the closed avenues, the trotting round of mental habit, the dark and the twilit places. Tamas brings in the impotent will, want of faith |
corps est de nature inerte, subconsciente, incapable de tout, sauf d'une direction et d'une action mécaniques et routinières, bien qu'il possède, comme tout le reste, un principe de dynamisme et un principe d'équilibre propres à son état et à son action, un principe inhérent de réponse et une conscience secrète, la plupart de ses mouvements râdjasiques viennent du pouvoir de vie, et toute la conscience éveillée vient de l'être mental. Le principe de radjas a son emprise la plus forte sur la nature vitale. C'est la Vie en nous qui est le pouvoir moteur dynamique le plus fort, mais le pouvoir de vie dans les êtres terrestres est possédé par la force du désir, et par conséquent radjas conduit toujours à l'action et au désir ; le désir est le plus puissant motivateur humain et animal de la plupart des mouvements et des actes ; il prédomine au point que beaucoup le considèrent comme le père de toute action et même comme l'origine de notre être. En outre, puisque radjas se situe dans un monde de matière qui part d'un principe d'inconscience et d'une inertie mécaniquement dirigée, il doit œuvrer contre une immense force contraire, et, par suite, toute son action se caractérise par un effort, une lutte pour posséder, un conflit où il est assailli et entravé, affligé à chaque pas par les limites d'une incapacité, par les déceptions et la souffrance ; même ses gains sont précaires et limités, gâchés par la réaction de l'effort et par un arrière-goût d'insuffisance et d'impermanence. C'est dans le mental que le principe de sattva a sa plus forte emprise ; non pas tant dans les parties inférieures du mental qui sont dominées par le pouvoir de vie râdjasique, mais surtout dans l'intelligence et dans la volonté de la raison. L'intelligence, la raison, la volonté rationnelle sont poussées, de par la nature de leur principe dominant, à un effort constant d'assimilation (assimilation par la connaissance, assimilation par le pouvoir de la volonté de comprendre), à un effort constant vers l'équilibre, vers une certaine stabilité, un certain ordre, une certaine harmonie des éléments contradictoires qui constituent les expériences et les événements naturels. Il obtient satisfaction de diverses manières et ses acquisitions sont de degrés variés. L'assimilation, l'harmonie et l'équilibre obtenus apportent toujours avec eux un sentiment d'aise, de bonheur, de maîtrise et de sécurité, relatif mais plus ou moins intense et satisfaisant, qui est tout différent des plaisirs véhéments et troubles précairement octroyés par la satisfaction du désir et des passions râdjasiques. La lumière et le bonheur sont les traits |
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and self-confidence and initiative:, the disinclination to act, the shrinking from endeavour and aspiration, the poor and little spirit, and in our moral and dynamic being the inertia, the cowardice, baseness, sloth, lax subjection to small and ignoble motives, the weak yielding to our lower nature. Tamas brings into our emotional nature insensibility, indifference, want of sympathy and openness, the shut soul, the callous heart, the soon spent affection and languor of the feelings, into our aesthetic and sensational nature the dull aesthesis, the limited range of response, the insensibility to beauty, all that makes in man the coarse, heavy and vulgar spirit. Rajas contributes our normal active nature with all its good and evil, when unchastened by a sufficient element of sattwa, it turns to egoism, self-will and violence, the perverse, obstinate or exaggerating action of the reason, prejudice, attachment to opinion, clinging to error, the subservience of the intelligence to our desires and preferences and not to the truth, the fanatic or the sectarian mind, self-will, pride, arrogance, selfishness, ambition, lust, greed, cruelty, hatred, jealousy, the egoisms of love, all the vices and passions, the exaggerations of the aesthesis, the morbidities and perversions of the sensational and vital being. Tamas in its own right produces the coarse, dull and ignorant type of human nature, rajas the vivid, restless, kinetic man, driven by the breath of action, passion and desire. Sattwa produces a higher type. The gifts of sattwa are the mind of reason and balance, clarity of the disinterested truth-seeking open intelligence, a will subordinated to the reason or guided by the ethical spirit, self-control, equality, calm, love, sympathy, refinement, measure, fineness of the aesthetic and emotional mind, in the sensational being delicacy, just acceptivity, moderation and poise, a vitality subdued and governed by the mastering intelligence. The accomplished types of the sattwic man are the philosopher, saint and sage, of the rajasic man the statesman, warrior, forceful man of action. But in all men there is in greater or less proportions a mingling of the gunas, a multiple personality and in most a good deal of shifting and alternation from the predominance of one to the prevalence of another guna; even in the governing form of their nature most human beings are of a mixed type. All the colour and variety of life is made of the intricate pattern of the weaving of the gunas. But richness of life, even a sattwic harmony of mind and nature does not constitute spiritual perfection. There is a relative possible perfection, |
caractéristiques du gouna sâttvique. La nature entière de l'être mental
dans un corps est déterminée par ces trois gouna.
Mais ces gouna sont seulement des pouvoirs prédominants dans
chacune des parties de notre système complexe. Les trois qualités se
mélangent, se combinent et sont en lutte dans chaque fibre et chaque
élément de notre psychologie compliquée. Le caractère mental est fait
par eux : le caractère de notre raison, le caractère de notre volonté, le
caractère de notre être moral, esthétique, émotif, dynamique et sensoriel.
Tamas apporte toute l'ignorance, l'inertie, la faiblesse, l'incapacité qui
affligent notre nature, une raison obscurcie, la nescience, l'inintelligence,
l'attachement aux notions habituelles et aux idées mécaniques, le refus de
penser et de connaître, le mental étroit, les voies fermées, le frottement
en rond de l'habitude mentale, les lieux obscurs et crépusculaires. Tamas
apporte la volonté impuissante, le manque de foi, de confiance en soi et
d'initiative, le dégoût de l'action, le recul devant l'effort et l'aspiration,
l'esprit pauvre et mesquin, et, dans notre être moral et dynamique,
l'inertie, la poltronnerie, la bassesse, la paresse, la molle sujétion aux
petits et ignobles mobiles, le faible abandon à notre nature inférieure.
Tamas introduit dans notre nature émotive l'insensibilité, l'indifférence,
le manque de sympathie et d'ouverture, l'âme close, le cœur endurci, une
affection vite épuisée, la langueur des sentiments, dans notre nature
esthétique et sensorielle, il apporte la sensibilité épaisse, l'étroite gamme
de réponse, l'insensibilité à la beauté, tout ce qui donne à l'homme l'esprit grossier, lourd et vulgaire. Radjas apporte à notre nature active
normale tout ce qui est bon et mauvais , quand il n'est pas châtié par un
élément de sattva suffisant, il tourne à l'égoïsme, à l'entêtement et la violence, se sert de la raison d'une façon exagérée ou pervertie, obstinée,
tombe dans les préjugés, s'attache à l'opinion, se cramponne à l'erreur,
soumet l'intelligence à nos désirs et à nos préférences au lieu de la
vérité, engendre un mental fanatique et sectaire, l'obstination, l'orgueil,
l'arrogance, l'égoïsme, l'ambition, la convoitise, la luxure, la cruauté, la
haine, la jalousie, les égoïsmes de l'amour, tous les vices et toutes les
passions, les exagérations de la sensibilité, les morbidités et les perversions de l'être vital et sensoriel. Tamas, à lui seul, produit un type de
nature humaine grossier, stupide et ignorant, radjas, l'homme vibrant,
agité, dynamique, poussé par le souffle de l'action et de la passion, du
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but it is a perfection of incompleteness, some partial height, force, beauty, some measure of nobility and greatness, some imposed and precariously sustained balance. There is a relative mastery, but it is a mastery of the body by life or of the life by mind, not a free possession of the instruments by the liberated and self-possessing spirit. The gunas have to be transcended if we would arrive at spiritual perfection. Tamas evidently has to be overcome, inertia and ignorance and incapacity cannot be elements of a true perfection; but it can only be overcome in Nature by the force of rajas aided by an increasing force of sattwa. Rajas has to be overcome, egoism, personal desire and self-seeking passion are not elements of the true perfection; but it can only be overcome by force of sattwa enlightening the being and force of tamas limiting the action. Sattwa itself does not give the highest or the integral perfection, sattwa is always a quality of the limited nature ; sattwic knowledge is the light of a limited mentality; sattwic will is the government of a limited intelligent force. Moreover, sattwa cannot act by itself in Nature, but has to rely for all action on the aid of rajas, so that even sattwic action is always liable to the imperfections of rajas; egoism, perplexity, inconsistency, a one-sided turn, a limited and exaggerated will, exaggerating itself in the intensity of its limitations, pursue the mind and action even of the saint, philosopher and sage. There is a sattwic as well as a rajasic or tamasic egoism, at the highest an egoism of knowledge or virtue; but the mind's egoism of whatever type is incompatible with liberation. All the three gunas have to be transcended. Sattwa may bring us near to the Light, but its limited clarity falls away from us when we enter into the luminous body of the divine Nature. This transcendence is usually sought by a withdrawal from the action of the lower nature. That withdrawal brings with it a stressing of the tendency to inaction. Sattwa, when it wishes to intensify itself, seeks to get rid of rajas and calls in the aid of the tamasic principle of inaction; that is the reason why a certain type of highly sattwic men live intensely in the inward being, but hardly at all in the outward life of action, or else are there incompetent and ineffective. The seeker of liberation goes farther in this direction, strives by imposing an enlightened tamas on his natural being, a tamas which by this saving enlightenment is more of a quiescence than an incapacity, to give the sattwic guna freedom to lose itself in the |
désir. Sattva produit un type supérieur. Les dons de sattva sont un
mental de raison et d'équilibre, la clarté d'une intelligence ouverte et
désintéressée en quête de la vérité, une volonté soumise à la raison ou
guidée par l'esprit éthique, la maîtrise de soi, l'égalité, le calme, l'amour,
la sympathie, le raffinement, la mesure, la finesse du mental esthétique et
émotif, la délicatesse de l'être sensoriel, l'acquiescement juste, la modération et l'équilibre, une vitalité tempérée et gouvernée par une intelligence
maîtresse. Les types accomplis de l'homme sâttvique sont le philosophe,
le saint et le sage ; ceux de l'homme râdjasique, l'homme d'État, le guerrier, l'homme d'action puissant. Mais en chaque homme il y a, dans une
proportion plus ou moins grande, un mélange des gouna, une personnalité
multiple et, dans la plupart, bien des variantes et des alternances entre la
prédominance d'un gouna et la prédominance de l'autre ; même dans la
forme directrice de leur nature, la plupart des êtres humains sont d'un
type mélangé. Toute la couleur et la variété de la vie viennent du jeu
embrouillé de l'enchevêtrement des gouna.
Mais la richesse de la vie, et même une harmonie sâttvique du mental
et de la nature, ne constituent pas la perfection spirituelle. Une perfection
relative est possible, mais c'est une perfection incomplète : une certaine
hauteur, une force, une beauté partielles, une certaine mesure de noblesse
et de grandeur, un équilibre imposé et précairement entretenu. Il est
possible de parvenir à une maîtrise relative, mais c'est une maîtrise du
corps par la vie, ou de la vie par le mental, ce n'est pas la libre possession
des instruments par un esprit libéré en possession de lui-même. Les gouna
doivent être transcendés si nous voulons parvenir à la perfection spirituelle.
Évidemment, tamas doit être surmonté, l'inertie, l'ignorance et l'incapacité ne peuvent pas être les éléments d'une vraie perfection ; mais il ne
peut être surmonté dans la Nature que par la force de radjas alliée à
la force grandissante de sattva. Radjas doit être surmonté, l'égoïsme, le
désir personnel et les passions egocentriques ne sont pas des éléments
de la vraie perfection, mais il ne peut être surmonté que par la
force de sattva éclairant l'être et par la force de tamas limitant l'action.
Sattva lui-même n'apporte pas la plus haute perfection ni la perfection
intégrale ; sattva est encore une qualité de la nature limitée : la connaissance sâttvique est la lumière d'une mentalité limitée ; la volonté sâttvique est le gouvernement d'une force intelligente limitée. En outre, sattva
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light of the spirit. A quietude and stillness is imposed on the body, on the active life-soul of desire and ego, on the external mind, while the sattwic nature by stress of meditation, by an exclusive concentration of adoration, by a will turned inward to the Supreme, strives to merge itself in the spirit. But if this is sufficient for a quietistic release, it is not sufficient for the freedom of an integral perfection. This liberation depends upon inaction and is not entirely self-existent and absolute; the moment the soul turns to action, it finds that the activity of the nature is still the old imperfect motion. There is a liberation of the soul from the nature which is gained by inaction, but not a liberation of the soul in nature perfect and self-existent whether in action or in inaction. The question then arises whether such a liberation and perfection are possible and what may be the condition of this perfect freedom. The ordinary idea is that it is not possible because all action is of the lower gunas, necessarily defective, sadosam, caused by the motion, inequality, want of balance, unstable strife of the gunas; but when these unequal gunas fall into perfect equilibrium, all action of Nature ceases and the soul rests in its quietude. The divine Being, we may say, may either exist in his silence or act in Nature through her instrumentation, but in that case must put on the appearance of her strife and imperfection. That may be true of the ordinary deputed action of the Divine in the human spirit with its present relations of soul to nature in an embodied imperfect mental being, but it is not true of the divine nature of perfection. The strife of the gunas is only a representation in the imperfection of the lower nature; what the three gunas stand for are three essential powers of the Divine which are not merely existent in a perfect equilibrium of quietude, but unified in a perfect consensus of divine action. Tamas in the spiritual being becomes a divine calm, which is not an inertia and incapacity of action, but a perfect power, śakti, holding in itself all its capacity and capable of controlling and subjecting to the law of calm even the most stupendous and enormous activity ; rajas becomes a self-effecting initiating seer Will of the spirit, which is not desire, endeavour, striving passion, but the same perfect power of being, śakti, capable of an infinite, imperturbable and blissful action. Sattwa becomes not the modified mental light, prakāśa, but the self-existent light of the divine being, jyoti, which is the soul of the perfect power of being and illumines in their unity the |
ne peut pas agir indépendamment dans la Nature ; pour agir, il doit s'en
remettre à l'aide de radjas, si bien que même l'action sâttvique est sujette
aux imperfections de radjas : 1'égoïsme, l'incertitude, l'inconséquence,
l'exclusivisme, une volonté exagérée et limitée qui s'exagère elle-même
sous l'intensité de ses propres limitations, assaillent le mental et l'action
du saint, du philosophe et du sage eux-mêmes. Il existe un égoïsme sâttvique autant qu'un égoïsme râdjasique ou tâmasique, et, au sommet, un
égoïsme de la connaissance et de la vertu ; mais l'égoïsme mental, de quelque sorte qu'il soit, est incompatible avec la libération. Les gouna doivent
être tous trois transcendés. Sattva peut nous rapprocher de la Lumière,
mais sa clarté limitée nous quitte quand nous entrons dans le corps lumineux de la Nature divine.
D'habitude, cette transcendance des gouna s'opère par un retrait de
l'action de la nature inférieure. Ce retrait amène une accentuation de la
tendance à l'inaction. Quand sattva veut s'intensifier, il tente de se débarrasser de radjas et fait appel à l'aide du principe tâmasique d'inaction ;
c'est pourquoi certains types d'hommes hautement sâttviques vivent
intensément dans leur être intérieur mais presque pas du tout dans la
vie extérieure active, ou bien ils y sont incompétents et inefficaces. Le
chercheur de la libération va plus loin dans cette direction; en imposant un
tamas illuminé à son être naturel — un tamas qui, par cette illumination
salvatrice, ressemble plus à une quiétude qu'à une incapacité —, il cherche
à donner au gouna sâttvique la liberté de se perdre dans la lumière de
l'esprit. Une quiétude et une immobilité sont imposées au corps, à la vie
active de l'âme de désir et de l'ego, au mental extérieur, tandis que la nature
sâttvique, à force de méditation, par l'exclusive concentration de l'adoration,
par une volonté intérieurement tournée vers le Suprême, s'efforce de se
fondre en l'esprit. Mais si ceci suffit à une délivrance quiétiste, ce n'est
pas suffisant pour la liberté d'une perfection intégrale. Ce genre de
libération dépend dune inaction et n'a pas d'existence indépendante
complète et absolue, dès l'instant où l'âme se tourne vers l'action, elle
s'aperçoit que l'activité de la nature tourne encore dans le vieux mouvement imparfait. Par l'inaction, l'âme est libérée de la nature, mais ce n'est
pas une libération de l'âme dans la nature, pas une libération parfaite et
ayant une existence indépendante, soit dans l'action, soit dans l'inaction.
Dès lors, la question se pose de savoir si cette autre sorte de libération
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divine quietude and the divine will of action. The ordinary liberation gets the still divine light in the divine quietude, but the integral perfection will aim at this greater triune unity. When this liberation of the nature comes, there is a liberation also of all the spiritual sense of the dualities of Nature. In the lower nature the dualities are the inevitable effect of the play of the gunas on the soul affected by the formations of the sattwic, rajasic and tamasic ego. The knot of this duality is an ignorance which is unable to seize on the spiritual truth of things and concentrates on the imperfect appearances, but meets them not with a mastery of their inner truth, but with a strife and a shifting balance of attraction and repulsion, capacity and incapacity, liking and disliking, pleasure and pain, joy and sorrow, acceptance and repugnance ; all life is represented to us as a tangle of these things, of the pleasant and the unpleasant, the beautiful and the unbeautiful, truth and falsehood, fortune and misfortune, success and failure, good and evil, the inextricable double web of Nature. Attachment to its likings and repugnances keeps the soul bound in this web of good and evil, joys and sorrows. The seeker of liberation gets rid of attachment, throws away from his soul the dualities, but as the dualities appear to be the whole act, stuff and frame of life, this release would seem to be most easily compassed by a withdrawal from life, whether a physical withdrawal, so far as that is possible while in the body, or an inner retirement, a refusal of sanction, a liberating distaste, vairāgya, for the whole action of Nature. There is a separation of the soul from Nature. Then the soul watches seated above and unmoved, udāsīna, the strife of the gunas in the natural being and regards as an impassive witness the pleasure and pain of the mind and body. Or it is able to impose its indifference even on the outer mind and watches with the impartial calm or the impartial joy of the detached spectator the universal action in which it has no longer an active inner participation. The end of this movement is the rejection of birth and a departure into the silent self, moksa. But this rejection is not the last possible word of liberation. The integral liberation comes when this passion for release, mumuksutva, founded on distaste or vairāgya, is itself transcended; the soul is then liberated both from attachment to the lower action of nature and from all repugnance to the cosmic action of the Divine. This liberation gets its completeness when the spiritual gnosis can act with a supramental knowledge |
et de perfection sont possibles, et quelle pourrait être la condition de
cette liberté parfaite.
La conception ordinaire veut que ce ne soit pas possible, parce que
toute action appartient aux gouna inférieurs et qu'elle est nécessairement
défectueuse, sadôsham, causée par le mouvement des gouna, leur inégalité,
leur manque d'équilibre, leur conflit instable ; et quand ces gouna inégaux
s'équilibrent parfaitement, toute l'action de la Nature cesse et l'âme
s'immobilise en sa propre quiétude. L'Être divin, pourrait-on dire, peut
soit exister dans son silence, soit agir dans la Nature à l'aide de ses
instruments, mais, dans ce cas, il doit prendre l'apparence de lutte et d'imperfection propres à la Nature. Ceci est peut-être vrai de l'action ordinaire
du Divin, qui est une action déléguée dans l'esprit humain, et des relations
actuelles de l'âme et de la nature dans un être mental incarné imparfait,
mais ce n'est pas vrai de la nature divine, qui est une nature de perfection.
Le conflit des gouna est seulement une sorte de représentation dans l'imperfection de la nature inférieure; en fait, les trois gouna représentent
trois pouvoirs essentiels du Divin, qui n'existent pas uniquement dans
l'équilibre parfait de la quiétude mais s'unifient dans l'accord parfait de
l'action divine. Dans l'être spirituel, tamas devient un calme divin, qui
n'est pas une inertie ni une incapacité d'action mais un pouvoir parfait,
shakti, contenant en soi toute sa capacité et capable de diriger et de soumettre à la loi du calme, même l'activité la plus énorme et la plus
formidable; radjas devient une pure Volonté de l'esprit, qui met en mouvement l'action et s'exécute spontanément, et ce n'est ni un désir ni un
effort ni une passion en lutte, c'est ce même parfait pouvoir d'être, shakti,
capable d'une action infinie, imperturbable et béatifique. Sattva n'est plus
une lumière mentale mitigée, prakâsha, mais la lumière existant en soi de
l'être divin, jyôti, qui est l'âme du parfait pouvoir d'être et illumine
l'union de la quiétude divine et de la volonté d'action divine. La libération ordinaire parvient à une lumière divine immobile dans la quiétude
divine, tandis que la perfection intégrale aura pour but cette triple unité
plus grande.
Quand arrive cette libération de la nature, il se produit aussi une libération de toute la perception spirituelle des dualités de la Nature. Dans la
nature inférieure, les dualités sont l'effet inévitable du jeu des gouna qui
s'impose à l'âme affectée par les formations de l'ego sâttvique, râdjasique
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and reception of the action of Nature and a supramental luminous will in initiation. The gnosis discovers the spiritual sense in Nature, God in things, the soul of good in all things that have the contrary appearance ; that soul is delivered in them and out of them, the perversions of the imperfect or contrary forms fall away or are transformed into their higher divine truth, — even as the gunas go back to their divine principles, — and the spirit lives in a universal, infinite and absolute Truth, Good, Beauty, Bliss which is the supramental or ideal divine Nature. The liberation of the Nature becomes one with the liberation of the spirit, and there is founded in the integral freedom the integral perfection. SRI AUROBINDO _____________ suite de la page 19
et tamasique. Le noeud de cette dualité est une ignorance incapable de saisir la vérité spirituelle des choses et qui se concentre sur les apparences imparfaites, et, au lieu de leur faire face par la maîtrise de leur vérité intérieure, leur fait face par le conflit et l'équilibre instable de l'attraction et de la répulsion, de la capacité et de l'incapacité, de la sympathie et de l'antipathie, du plaisir et de la douleur, de la joie et de la peine, de l'acceptation et de la répugnance; toute la vie nous apparaît comme un enchevêtrement du plaisant et du déplaisant, du beau et du laid, du vrai et du faux, de la bonne et de la mauvaise fortune, du succès et de l'insuccès, du bien et du mal — une inextricable double trame de la Nature. Par attachement a ses attractions et a ses répugnances, l'âme reste enchaînée à cette trame de bien et de mal, de joies et de chagrins. Celui qui cherche la libération, se débarrasse de l'attachement, rejette de son âme les dualités ; mais puisque les dualités semblent constituer toute l'action, toute la substance et la |
structure de la vie, cette délivrance semble s'opérer plus facilement par un
retrait de la vie, soit par un retrait physique pour autant que ce soit possible
tant que l'on est dans un corps, soit par un repli intérieur, un refus d'assentiment, un dégoût libérateur pour toute l'action de la Nature, vaïrâgya.
Une séparation s'accomplit entre l'âme et la Nature. Dès lors, l'âme observe
d'en haut, immuable, oudâsîna, le conflit des gouna dans l'être naturel et
regarde comme un témoin impassible les plaisirs et les peines du mental
et du corps. Ou encore, elle est capable d'imposer son indifférence au
mental extérieur lui-même et observe avec le calme impartial ou la joie
impartiale du spectateur détaché, cette action universelle où elle n'a plus
de participation intérieure active. La fin de ce mouvement est le rejet de
la naissance et le départ dans le moi silencieux, moksha.
Mais ce rejet n'est pas le dernier mot possible de la libération. La
libération intégrale se produit quand cette passion de la délivrance, moumoukshoutva, fondée sur le dégoût ou vaïrâgya, est elle-même transcendée,
l'âme est alors libérée de son double attachement : à l'action inférieure
de la nature et à sa répugnance pour l'action cosmique du Divin.
Cette libération devient complète quand la gnose spirituelle peut agir
avec une connaissance supramentale, recevoir supramentalement l'action
de la Nature et y répondre par une lumineuse volonté supramentale dans
l'initiative. La gnose découvre le sens spirituel de la Nature : Dieu dans
les choses, l'âme de bien en toutes les choses qui ont une apparence
contraire ; l'âme est délivrée en elles et en dehors d'elles ; les perversions
des formes contraires ou imparfaites disparaissent ou sont transformées
en leur vérité divine supérieure (de même que les gouna retournent à
leur principe divin) et l'esprit vit dans une Vérité, une Beauté, une Béatitude, un Bien universels, infinis et absolus, qui sont la Nature divine idéale
ou supramentale. La libération de la Nature fait corps avec la libération
de l'esprit, et la perfection intégrale se fonde dans la liberté intégrale.
SRI
AUROBINDO
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Sri Aurobindo
VIII
Saturday, September 4, 1926
This week has not been as favourable as the last one. And it is a curious fact, for last week I was very busy outside; but when I came home, I entered easily into meditation, body, vital and mind submitted to it. It may be that I am now going through the consequences of the disturbance, consequences which did not appear at first. My body is slothful, my mind is restless. So there is not much to say. What is the reason of the fact that progress is always made by fits and starts, never straightforwardly ?
IT is always so. Different movements enter into play at different times — the important thing would be to discern whence they come. And the most obstinate movements always recur until they are completely transformed.
You spoke of two ways. One direct to the supermind through the mind, the other by the opening of the psychic being. Are they really two different paths? And what are their characteristics?
Yes, there are two movements. Sometimes the mind opens first to the light and the supermind works then through the mind and uses the machinery of mind. Sometimes the psychic being, which is always behind — without a psychic aspiration nothing in this Yoga is possible — comes forward. There is then no mental illumination, but a burning fire which turns the whole being upwards. It makes then the progress easy. Afterwards |
Sri Aurobindo
VIII
Samedi 4 septembre 1926
Cette semaine n'a pas été aussi favorable que l'autre. Et c'est un
fait curieux, car la semaine dernière j'étais très occupé au-dehors,
mais quand je rentrais, je pouvais facilement me remettre à la méditation — le corps, le vital, le mental s'y pliaient. Il est possible que
je subisse maintenant les conséquences de ce dérangement, conséquence qui n'était pas apparue tout d'abord. Mon corps est indolent,
mon mental est agité. Ainsi, il n'y a pas grand-chose à dire.
Pour quelle raison le progrès se fait-il par à-coups, jamais en
ligne droite?
IL
en est toujours ainsi. Différents mouvements entrent en jeu à différents
moments — l'important serait de discerner d'où ils viennent.
Et les mouvements les plus obstinés reviennent toujours jusqu'à ce qu'ils
soient complètement transformés.
Vous avez parlé de deux voies. L'une qui va directement au supramental par le mental; l'autre par l'ouverture de l'être psychique.
Est-ce que ce sont vraiment deux chemins différents ? Quelles sont
to leurs caractéristiques?
Oui, il y a deux mouvements. Parfois, le mental s'ouvre d'abord à
la lumière, et le supramental travaille alors par le mental en utilisant le mécanisme du mental. Parfois, l'être psychique, qui est toujours là,
derrière (sans une aspiration psychique, rien n'est possible dans ce yoga),
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of course the whole machinery of nature is also directed from above, but the mental movement is not the chief one.
What is the nature of Carpenters illumination1 ?
It is difficult to say, I don't know him.
But judging from his writing ...
It does not indicate much—for it may be only an awakening of the intuitive mind.
Sometimes my aspiration is very intense, but when the mind resumes again its working, it covers it to some extent.
Mind must remain, but mind must be transformed. And so also with the vital and the physical. They must completely yield themselves and not only accept the pressure which is put by the mind.
This I understand now. From my experience with the theosophists I can say that they try only to overrule the lower bodies by the mind, but never try to go into these levels and transform them. I understand that the consciousness of these planes must yield to the higher light and accept by itself the transformation. I suppose that in my case I am following the way through the mind?
Yes, the mental movement is predominant. That is why it is slow.
1 Edward Carpenter (1844-1929), English writer and social reformer whose later works ex' press in particular a certain perception of the unity of all existence. |
vient en avant. Alors, il n'y a pas d'illumination mentale mais un feu
ardent qui tourne tout l'être vers le haut. Ceci rend le progrès aisé.
Plus tard, bien sûr, tout le mécanisme de la nature est également régi
d'en haut, mais le mouvement mental n'est pas le mouvement principal.
De quelle nature est l'illumination de
Carpenter1?
C'est difficile à dire. Je ne le connais pas.
Mais si l'on en juge par ses écrits ...
Cela n'indique pas grand-chose, c'est peut-être seulement un éveil
du mental intuitif.
Parfois mon aspiration est très intense, mais quand le mental reprend
son train, il la couvre, jusqu'à un certain point.
Le mental doit rester, mais il doit être transformé. De même pour
le vital et le physique. Ils doivent se soumettre complètement, et pas
seulement accepter la pression du mental.
Cela, je le comprends maintenant. D'après mon expérience avec les
théosophes, je peux constater qu'ils cherchent seulement à gouverner
les corps inférieurs par le mental, mais ils ne cherchent jamais à
aller à ces niveaux-là pour les transformer. Je comprends que la
conscience de ces plans doit se soumettre à la lumière supérieure et
accepter d'elle-même d'être transformée.
Je suppose que, dans mon cas, je suis le chemin qui passe par le
mental ?
1 Edward Carpenter (1844-1929), écrivain et réformateur social anglais dont les derniers écrits
témoignent d'une certaine perception de l'unité de toute existence.
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(Smiling) ...But it does not mean unfitness!
Not at all. There are always difficulties — in each case — for instance when the vital and physical are opening, for everything that is there concealed comes out.
In my case the central acceptation is done and I think that even the vital and physical accept the change.
But the question is whether they accept it for themselves or on account of the pressure put upon them by the mind.
... ! ... that I don't know. Now, will you tell me something about the photos ?
Not very favourable.
?
She is a vital woman. She moves only on the vital plane.
I knew that. But is there nothing psychic about her ?
I don't see anything. Mental aspiration there may be, but it is not sufficient. I may say that she is not safe in the spiritual life.
But will not a time come when she will open to something higher ?
What do you mean by a time? |
Oui, le mouvement mental prédomine. Voilà pourquoi il est lent.
(Souriant)... Mais cela ne veut pas dire inaptitude!
Pas du tout. Il y a toujours des difficultés — dans chaque cas —, par exemple, quand le vital et le physique s'ouvrent, tout ce qui était caché là, ressort.
Dans mon cas, l'acceptation centrale est faite et je crois que même le vital et le physique acceptent de changer.
Mais la question est de savoir s'ils l'acceptent d'eux-mêmes ou à cause de la pression exercée sur eux par le mental ?
... ! ... Cela, je ne sais pas. Pouvez-vous me dire maintenant quelque chose à propos de ces photos ?
Pas très favorables.
?
C'est une femme vitale. Elle vit seulement sur le plan vital.
Je savais cela. Mais n'y a-t-il rien de psychique en elle?
Je ne vois rien. Il se peut qu'il y ait une aspiration mentale, mais ce n'est pas suffisant. Je dirais qu'elle n'est pas en sécurité dans la vie spirituelle. |
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I mean in this life ...
Everything is possible. It would be rather a miracle.
There is something curious. They could have come here. They had the opportunity of doing so. She went to Europe, landed at Colombo but did not come here. He is now going back from the Far-East, but v crosses Siberia...
I don't know much about him, but she is not intended for this place.
Then it is better not to try to bring them to this Yoga ?
Yes, you should leave them to follow their path.
*
**
Saturday, September n, 1926
In meditation I feel myself distinct from the mind. I can see my mind working. But the curious thing is that my mind seems to remain connected with the body and I watch it from outside. I see from outside the form-building mind, the speaking mind, and when sounds come from outside, they appear to happen inside that mind. But all this is in the body, so to say, and I am in front of my body, looking at it. Not from above. , When the force comes down, it has a dissolving power over the mental formations. I can now use this power for placing before the force the mental formations I want to get rid of. This power liberates me and I feel a sensation akin to floating. I never go above, but forward — but I never succeed in cutting all connection with the active mind and moving freely on my own plane. |
Mais un temps ne viendra-t-il pas où elle s'ouvrira à quelque chose de supérieur?
Que voulez-vous dire par "un temps" ?
Je veux dire en cette vie...
Tout est possible. Ce serait plutôt un miracle.
Il y a quelque chose de curieux. Ils auraient pu venir ici, ils en avaient l'occasion. Elle est partie pour l'Europe, a débarqué à Colombo, mais n'est pas venue ici. Quant à lui, il revient maintenant d'Extrême-Orient mais en passant par la Sibérie ...
De lui, je ne connais pas grand-chose, mais elle n'est pas destinée à venir ici.
Alors, il vaut mieux ne pas les amener à ce yoga?
Oui, vous devriez les laisser suivre leur chemin.
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Samedi 11 septembre 1926
Pendant la méditation, j'ai l'impression que je suis distinct du mental.
Je peux voir fonctionner mon mental. Mais ce qui est curieux, c'est
que mon mental semble rester relié au corps, et je le regarde du dehors.
Je vois du dehors le mental formateur, le mental parlant, et quand
des sons arrivent du dehors, ils ont l'air de se produire dans ce mental.
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It is not a usual movement. Generally one goes above the body or finds some broadness where there is no location of consciousness.
I don't feel this wideness — of course I cannot be very positive about the location of my consciousness. As soon as I try to think of this ( location in space I find myself again within the body. Is this moves c went to be encouraged?
I suppose it is a movement on the mental plane, but we have to see.
As I said I am conscious of the dissolving power of the force coming from above. It goes down to the navel centre and works from there. I cannot say yet how it works. But, at times, a sense of vital power rises. I am fully conscious from above of vital movements rising. For instance a movement of pride arises. It comes out from the navel. And I realise it as distinct from myself. But what shall I do with it ? Up to the present time I merely tried to force it down and bar its coming into the conscious field. But I think it is not right.
No. That is what people ordinarily do. But it simply suppresses the vital movements. You have to call down the same power that dissolves the mental formations and apply it to open the vital. You have to watch and understand the movements, see how they rise, what supports them in nature. The full understanding of this is necessary.
I did so instinctively. And I offer these movements, impure as they may be, to the Divine, that he may transform them. Mother told me yesterday that the awakening of the psychic in me depended much upon an attitude of mine. Can you tell me something more about this attitude ?
She did not say anything else? |
Mais tout cela est dans le corps, pour ainsi dire, et je suis devant mon corps en train de le regarder —pas d'au-dessus. Quand la force descend, elle a le pouvoir de dissoudre les formations mentales. Je peux maintenant utiliser ce pouvoir pour mettre devant la force les formations mentales dont je veux me débarrasser. Ce pouvoir me libère et j'ai la sensation de flotter. Jamais je ne vais au-dessus, mais je vais devant —je n'ai jamais réussi à couper toute connexion avec le mental actif et à me mouvoir librement sur mon propre plan.
Ce n'est pas le mouvement ordinaire. En général, on s'élève au-dessus du corps, ou bien on trouve une largeur où il n'existe pas de localisation de conscience.
Je ne sens pas cette largeur — bien sûr, je ne peux pas être très positif quant à la localisation de ma conscience. Dès que j'essaye de penser à cette localisation dans l'espace, je me trouve de nouveau dans le corps. Ce mouvement est-il à encourager ?
Je suppose que c'est un mouvement sur le plan mental, mais c'est à voir,
Comme je l'ai dit, je suis conscient du pouvoir dissolvant de la force qui vient d'en haut. Elle descend jusqu'au centre ombilical et agit de là. Je ne peux pas dire encore comment elle agit. Mais parfois, j'ai la sensation d'un pouvoir vital qui monte. Je suis pleinement conscient, d'en haut, des mouvements vitaux qui montent. Par exemple, un mouvement d'orgueil monte. Il vient du nombril. Et je réalise qu'il est distinct de moi-même. Mais que dois-je en faire ? Jusqu'à présent, j'ai simplement essayé de le forcer à redescendre et d'empêcher qu'il n'entre dans le champ de la conscience. Mais je crois que ce n'est pas correct.
Non. C'est ce que l'on fait d'ordinaire. Mais cela ne fait que comprimer |
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No.
... It is difficult to say. (Silence) This attitude can only become permanent when the mental is no longer the prominent factor in life. It all comes to the same thing .... You have to rely upon the power that comes from above and realise that it is something more than a power ....
The divine as personality ?
We are always using mental words that mislead. Yes, it is true that it is the support of all personality. The Vedantic standpoint of the impersonal absolute, which has spread so much in the later years1, is only one aspect of the truth. It applies very much to the mind, especially to the modern mind, but when the consciousness rises above mind, it is clearly seen as a partial aspect of the truth. It is the power that has personality as a guna. It uses the impersonal to rise above the limited egoism of our personalities. The impersonal view of the divine is somewhat larger than our personal conception, limited by our mind. But it is mind that limits personality. It has an existence above mind. You have to recognize that the power is not a mere power.
It is true that, for the present, I only see it as a working power.
Because you are always in the mind. But when the psychic opens you cannot retain this standpoint. It becomes too vivid and too real.
Have I to "rise in the supermind for that?
The psychic opening will raise you to that.
1 Vivekananda. |
les mouvements vitaux. Vous devez faire descendre le même
pouvoir qui dissout les formations mentales et l'appliquer à ouvrir le vital.
Vous devez observer et comprendre les mouvements, voir comment ils
montent, ce qui les soutient dans la nature. Il est nécessaire d'avoir la
pleine compréhension des mouvements.
Je l'ai fait instinctivement. Et j'offre ces mouvements, si impurs
soient-ils, au divin pour qu'il les transforme.
Mère m'a dit hier que l'éveil du psychique en moi dépendait
beaucoup de mon attitude. Pouvez-vous me dire quelque chose de plus
à propos de cette attitude ?
Mère ne vous a rien dit d'autre ?
Non.
C'est difficile à dire (silence). Cette attitude ne peut devenir permanente que quand le mental n'est plus le facteur dominant dans la vie.
Nous en revenons toujours à la même chose ... Vous devez vous en remettre au pouvoir qui vient d'en haut et réaliser que c'est quelque chose
de plus qu'un pouvoir ...
Le divin en tant que personnalité ?
Nous employons toujours des expressions mentales trompeuses.
Oui, il est vrai que c'est le support de toute personnalité. Le principe
védântique de l'absolu impersonnel (qui s'est répandu tellement ces
dernières années1), n'est qu'un aspect de la vérité. Il s'applique surtout
au mental, en particulier au mental moderne, mais quand la conscience
s'élève au-dessus du mental, on voit clairement que ce n'est qu'un aspect
partiel de la vérité. C'est le pouvoir qui a comme gouna la personnalité.
1 Vivékânanda.
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Up to my coming here I stuck to the Vedantic idea of impersonality and even now I cannot realize with the mind what is truly meant by divine personality. How can the mind take the right attitude ?
It can call for it. When it will get a glimpse of it, it will more easily put itself in the right movement.
Last night I had a dream: I was with others, probably sadhaks, and Mother was there. I was given a book. This book was written in French, but in purely a phonetic way, not taking any account of the orthographic rules. Even some new phonetic signs were used. It was new to me and somehow I had the idea it was written by you. Mother and P.R. I could not understand anything of it. Looking through the book I noticed some misprints. I showed them to Mother who said, "It is strange. I took so much care to have it corrected before having it printed". I also asked for some information from you who were in the adjoining room. You answered me in Sanscrit, which I could not understand. I went to you. You were in bed, and as far as I remember taking breakfast. I bowed to you with very deep feelings of devotion and aspiration and remained sometime prostrated with a blank mind. Then you touched me with your hand and I underwent a change of consciousness of which I don't remember anything. After sometime I came down again. You kissed me twice and I departed with very high feelings. The vividness of the dream and the strength of the feelings struck me. I awoke ; it was half past two.
As for the book, I don't see very well. It may have been something of the past. Something took place probably on the vital plane, and it is not always easy to interpret.
But did I come into your presence?
Not to the physical. Some vital happening occurred and that is why you saw me in such a way. |
Il se sert de l'impersonnel pour s'élever au-dessus de l'égoïsme limité de
nos personnalités. La conception impersonnelle du divin est un peu plus
vaste que notre conception personnelle, limitée par le mental. Mais c'est
le mental qui limite la personnalité. Elle existe au-dessus du mental. Vous
devez reconnaître que le pouvoir n'est pas simplement un pouvoir.
Il est vrai que, pour le moment, je ne le vois que comme un pouvoir
d'exécution.
Parce que vous êtes toujours dans le mental. Mais quand le psychique
s'ouvre, vous ne pouvez plus garder ce point de vue. Cela devient trop
vivant et trop réel.
Faut-il, pour cela, que je m'élève jusqu'au supramental?
L'ouverture psychique vous y élèvera.
Avant mon arrivée ici, je m'accrochais à l'idée védântique de l'impersonnel, et même maintenant, je n'arrive pas à réaliser avec le mental
ce que veut dire vraiment la personnalité divine. Comment le mental
peut-il prendre la vraie attitude ?
Il peut demander à l'avoir. Quand il en aura un aperçu, il se mettra
plus facilement dans le vrai mouvement.
La nuit dernière, j'ai eu un rêve: j'étais avec d'autres personnes, des
sâdhak probablement, et Mère était là. On m'a donné un livre. Ce
livre était écrit en français, mais d'une manière purement phonétique,
sans tenir aucun compte des règles d'orthographe. Il y avait même
de nouveaux signes phonétiques. C'était nouveau pour moi et j'avais
v une sorte d'impression que c'était écrit par vous. Mère et P.R.. Je n'y
comprenais rien. En feuilletant le livre, j'ai remarqué quelques fautes
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Why was it so vivid?
Once you enter the mental and vital planes, they are as real as the physical.
Perhaps some mixture came from my mind with regard to the book. But the last part was of a different character.
(I related the dream to Mother. She said : This is not surprising. We spoke of you several times during the day yesterday, in connection with the difficulties of the western mind. Even yesterday evening, concerning something which happened -in you during the evening gathering and of which you are perhaps not conscious. Also it is not surprising that there was some thought on his side about you. And as I too spoke with you yesterday, on your side also there was aspiration... So much the better, this shows that the time is drawing near when you will be able to receive the light. Keep what you have received).
* **
Tuesday, September 14, 1926
Mother spoke with A.G, about my difficulties in meditation. Today she took me aside and we meditated together for half an hour, at 4.30. The force prepared above my head, then descended, particularly to the level of the mind and tried to open the mind. Outer thoughts were kept at a distance, though they tried to penetrate. The day was not particularly well chosen, for I have been meditating with difficulty since some days. Later, after having heard what I had felt. Mother told me:
Yes, the force descended. It descended right to your feet, but in the lower regions it was rather outside than within. At the beginning you had a very strong aspiration. Then something must have disturbed you , all the time there remained a peaceful and calm |
d'impression. Je les ai montrées à Mère, qui a dit: "C'est curieux. Je me suis donné tant de peine à le corriger avant de le faire imprimer." Je vous ai aussi demandé des détails, à vous, qui étiez dans la chambre à côté. Vous m'avez répondu en sanscrit et je ne comprenais pas. Je suis allé vers vous. Vous étiez dans votre lit et, autant que je me souvienne, en train de prendre votre petit déjeuner. Je me suis incliné devant vous avec un très profond sentiment de dévotion et d'aspiration, et je suis resté prosterné un certain temps, le mental vide. Puis, vous m'avez touché de la main et j'ai subi un changement de conscience, dont je ne me souviens rien. Au bout d'un certain temps, je suis revenu sur terre. Vous m'avez embrassé deux fois et je suis parti avec des sentiments très élevés. La vivacité du rêve et la puissance des sentiments m'ont étonné. Je me suis réveillé. Il était deux heures et demie.
En ce qui concerne le livre, je ne vois pas très bien. C'était peut-être quelque chose du passé. Quelque chose s'est probablement passé sur le plan vital, et ce n'est pas toujours facile à interpréter.
Mais ne suis-je pas venu en votre présence ?
Pas jusque dans le physique. Quelque événement vital s'est produit et c'est pour cela que vous m'avez vu de cette manière.
Pourquoi était-ce tellement vivant ?
Une fois que l'on entre dans le plan vital ou dans le plan mental, ils sont aussi réels que le physique.
Peut-être y avait-il quelque mélange venant de mon mental, en ce qui concerne le livre. Mais la dernière partie était d'un caractère différent, |
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aspiration. You have a power of aspiration but it has been almost completely strangled by the mind. The force which descended at first is a force of wisdom, of pure knowledge which descended to the level of the solar plexus. There, there was a sort of order to open the mind. There was an opening but it had a geometrical form : a triangle. And within, a sort of representation of the idea you have formed of the divine. A force of calm, a silence, descended afterwards. You say you did not feel it. Yet it was there and you will perhaps feel it soon. Much more descended than what you are aware of at present. But it is not lost for the subconscious and it will be realised little by little. There is in you a great capacity of calmness, which may serve as a useful base for a descent and subsequent manifestation. Yet in that, in this calm, there was Ananda. There was some response in the lower centre, but the response was feeble and mostly recorded by the subconscient. In short, I do not think this will take very long now. There is a certain rigidity in the mind, but that is common to all westerners.
Did the force descend as far as the vital plane also ?
Yes, naturally, and even on the physical, but outside you rather than within.
There is certainly a great difference from my ordinary meditations. Now I feel, perhaps better than during the meditation, that there is something there quite close, which descended. |
(J'ai raconté le rêve à Mère. Elle a dit : cela n'est pas étonnant. Nous avons parlé de vous à plusieurs reprises dans la journée d'hier, à propos des difficultés du mental occidental. Même hier soir, nous avons parlé de quelque chose qui se passait en vous à l'assemblée du soir et dont vous n'êtes peut-être pas conscient. Aussi, n'est-il pas étonnant qu'il y ait eu quelque pensée de sa part vers vous. Et comme j'ai aussi parlé avec vous hier, de votre part aussi il y a eu aspiration ... Tant mieux, cela montre que vous approchez du moment où vous pourrez recevoir la lumière. Gardez ce que vous avez reçu.)
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Mardi 14 septembre 1926
Mère a parlé avec A.G. de mes difficultés en méditation. Aujourd'hui,
elle me prend à part et nous méditons ensemble une demi-heure, à
i6h30. La force se prépare au-dessus de ma tête, puis descend, particulièrement au niveau du mental, et essaie de s'ouvrir le mental. Les
pensées extérieures sont maintenues à distance, bien qu'elles essaient
de pénétrer.
Le jour n'était pas particulièrement bien choisi, car, depuis quelques jours, je médite difficilement.
Après, Mère me dit, après avoir écouté ce que j'ai ressenti :
Oui, la force est descendue. Elle est descendue jusqu'à vos pieds ;
mais dans les régions inférieures, elle était plutôt en dehors qu'au-dedans.
Au début, vous avez eu une aspiration très forte. Puis quelque chose
a dû vous troubler, il est resté tout le temps une aspiration paisible et
calme. Vous avez un pouvoir d'aspiration mais il a été presque complètement jugulé par le mental.
La force qui est descendue d'abord, est une force de sagesse, de pure
connaissance qui est descendue jusqu'au niveau du plexus solaire. Là,
il y a eu comme un ordre d'ouvrir le mental. Il y a eu une ouverture, mais
elle avait une forme géométrique : un triangle. Et au-dedans, comme une
représentation de l'idée que vous vous faites du divin.
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Saturday, September 18, 1926
Mother must have told you about our meditation of last Tuesday. After the meditation I felt very deeply the presence of a great calm force which was behind me. It did not enter my consciousness but I felt it nevertheless backing me. When in meditation, the divine force comes readily down. It works through the navel centre on the vital and also it seems on the physical. There is not any powerful vibration of the lowest centre, but I feel as if a force was expanding in the physical itself. It seems to me quite distinct from the vital.
You say it expands?
... I would rather say it permeates the subtle physical part of the body. But I am not perfectly sure of it. Let us wait and see. Behind the chest centre, which is always very active, I feel the presence of something and from there my aspiration goes above and unites with the force coming down. I see a kind of connecting line between this centre and the top of the head. It is a straight line. Is there anything like that?
It means that your psychic aspiration is rising and calls the force down. A connection is formed. At the end all the centres will be connected in that way.
My mind is still active on the old lines. How is it that it does not stop!
The old habit recurs ! But it does not matter much as long as the aspiration is able to bring down the force. The mind by itself could not do much; but the force that comes from the Divine is more powerful. |
Une force de calme, un silence, est descendu ensuite. Vous dites que vous ne l'avez pas senti. Cependant, il était là et vous le sentirez peut"être bientôt. Beaucoup plus est descendu que ce dont vous avez actuellement conscience. Mais ce n'est pas perdu pour la subconscience et cela réalisera peu à peu. Il y a en vous une grande capacité de calme, qui :ut servir de base utile pour une descente et une manifestation ultérieure. Enfin, dans cela, dans ce calme, il y avait Ânanda. Les centres inférieurs ont un peu répondu, mais la réponse était faible et surtout enregistrée par la subconscience. En résumé, je ne pense pas que cela prenne très longtemps maintenant, Il y a une certaine rigidité dans le mental, mais cela est commun à tous les occidentaux.
La force est-elle descendue aussi: jusque sur le plan vital ?
Oui, naturellement, et sur le physique même, mais plutôt en dehors de vous qu'au-dedans.
Il y a certainement une grande différence d'avec mes méditations ordinaires. Maintenant, je sens peut-être mieux que pendant la méditation, qu'il y a quelque chose là, tout près, qui est descendu.
* **
Samedi 18 septembre 1926
Mère vous a sûrement parlé de notre méditation de mardi dernier.
Après la méditation, j'ai senti très profondément la présence
d'une grande force calme derrière moi. Elle n'est pas entrée dans
ma conscience, mais je l'ai cependant sentie qui me soutenait.
Pendant la méditation, la force divine descend facilement.
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Now, I will be more busy outside with this new work in the archives. I hope it will not disturb me ...
It is not an absorbing work !
Of course not. As soon as it is over I forget all about it. But it seems that the work that best suits me is teaching. As regards teaching in the college, the Governor has met an opposition in Mr. V... the director.
He is completely in the hands of the priests.
I hope in time to get something there. It would suit me better than the present work.
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Saturday, September 25, 1926
Meditation has become easier. It is more substantial., more vivid. Up to now it had always been hard and difficult, a pressure erected by the mind. Now a certain interest is found in meditation itself.
That it has become more vivid is due to the fact that the vital opening.
The principal fact is that the force comes down to the physical. It is felt by the physical consciousness and the pressure acts especially over the centres of the knees and legs. The pressure is so strong that I am now lying down during meditation. At certain times I feel a pressure |
Elle agit sur le vital à travers le centre du nombril, et aussi, me paraît-il, sur le physique. Il n'y a pas de vibration puissante dans le centre le plus bas, mais je sens comme une force qui se répand dans le physique même. Elle me semble tout à fait distincte de la force vitale.
Vous dites qu'elle se répand ?
...Je dirais plutôt qu'elle imprègne la partie physique subtile du corps. Mais je ne suis pas parfaitement sûr de cela. Il faut attendre et voir. Derrière le centre de la poitrine, qui est toujours très actif, je ressens la présence de quelque chose, et, de là, mon aspiration monte vers le haut et s'unit à la force qui descend. Je vois une sorte de ligne de connexion entre ce centre et le sommet de la tête. C'est une ligne droite. Est-ce qu'il existe quelque chose comme cela ?
Cela veut dire que votre aspiration psychique monte et qu'elle fait descendre la force. Une connexion est établie. A la fin, tous les centres seront reliés de cette façon.
Mm mental suit encore le vieux mouvement. Comment se fait-il que cela ne s'arrête pas!
La vieille habitude se répète ! Mais ce n'est pas très important, pourvu que l'aspiration soit capable de faire descendre la force. Le mental car lui-même ne peut pas faire grand-chose, mais la force qui vient du divin est plus puissante.
Maintenant, je vais être très occupé au-dehors avec ce nouveau travail aux Archives. J'espère que cela ne me dérangera pas...
Ce n'est pas un travail absorbant ! |
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above and behind me. It is not a punctual pressure fit is not a single point of consciousness) but I feel it, touch it so to say, not only in relation with the head centre but also with the heart centre. What this pressure is I don't know. It is formless, but gives me a strong feeling of peace, calm and bliss. My feelings are also roused. What is it?
(Smiling) You have to wait and see what is beginning to manifest itself. Do you feel it especially at meditation time?
Yes. But also when I turn my inner touch towards it I can feel it at other times. There is nothing-else to say.
(To be continued)
_______________ suite de la page 43
Certainement pas. Des que j'ai termine, je" I'oublie complètement. Mats il me semble que Ie travail qui me convient Ie mieux, est d'enseigner. En ce qui concerne I'enseignement au Collège, Ie Gouverneur s'est heurte a I'opposition de Monsieur V..., Ie directeur.
Il est complètement entre les mains des prêtres.
J'espère qu'un jour j'obtiendrai quelque chose au Collège Cela me conviendra mieux que man travail actuel.
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Samedi 25 septembre 1926
La méditation est devenue plus facile. Elle est plus substantielle,
plus vivante. Jusqu'à maintenant, c'était toujours pénible et difficile,
une pression exercée par le mental. Maintenant, je trouve un
certain intérêt à la méditation elle-même..
Qu'elle soit devenue plus vivante tient au fait que le vital s'ouvre.
Le fait principal est que la force descend jusque dans le physique. Elle
est sentie par la conscience physique, et la pression agit particulièrement sur les centres des genoux et des jambes. La pression est
tellement forte que je m'étends maintenant pendant la méditation.
A certains moments, je ressens une pression au-dessus et derrière
moi. Ce n'est pas une pression "ponctuelle" (pas un unique point
de conscience) mais je la sens, je la touche, pour ainsi dire, non
seulement en relation avec le centre de la tête mais aussi avec le
centre du cœur. Ce qu'est cette pression, je n'en sais rien. Elle n'a
pas déforme mais me donne une forte sensation de paix, de calme
et de béatitude. Mes sentiments aussi sont touchés. Qu'est-ce que
c'est?
(souriant) Attendez de voir ce qui commence à se manifester. La
sentez-vous particulièrement au moment de la méditation ?
Oui. Mais aussi, si je tourne mon toucher intérieur
vers elle, je peux
la sentir à d'autres moments.
Il n'y a rien d'autre à dire.
(à suivre)
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(An unpublished letter)
AS there is a category of facts to which our senses are our best available but very imperfect guides, as there is a category of truths which we seek by the keen but still imperfect light of our reason, so according to the mystic, there is a category of more subtle truths which surpass the reach both of the senses and the reason but can be ascertained by an inner direct knowledge and direct experience. These truths are supersensuous, but not the less real for that: they have immense results upon the consciousness changing its substance and movement, bringing especially deep peace and abiding joy, a great light of vision and knowledge, a possibility of the overcoming of the lower animal nature, vistas of a spiritual self-development which without them do not exist. A new outlook on things arises which brings with it, if fully pursued into its consequences, a great liberation, inner harmony, unification — many other possibilities besides. These things have been experienced, it is true, by a small minority of the human race, but still there has been a host of independent witnesses to them in all times, climes and conditions and numbered among them are some of the greatest intelligences of the past, some of the world's most remarkable figures. Must these possibilities be immediately condemned as chimeras because they are not only beyond the average man in the street but also not easily seizable even by many cultivated intellects or because their method is more difficult than that of the ordinary sense or reason ? If there is any truth in them, is not this possibility opened by them worth pursuing as disclosing a highest range of self-discovery and world discovery by the human soul ? At its best, taken as true, it must be that — at its lowest, taken as only a possibility, as all things attained by man have been only a possibility in their earlier stages, it is a great and may well! be a most fruitful adventure. SRI AUROBINDO (7.1.1934)
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(lettre inédite)
DE même qu'il existe une catégorie de faits pour lesquels nos sens sont les meilleurs guides disponibles, mais très imparfaits, de même qu'il existe une catégorie de vérités que nous cherchons à la lumière pénétrante, mais encore imparfaite, de notre raison, de même, selon les mystiques, il existe une catégorie de vérités plus subtiles qui dépassent la portée des sens et de la raison, mais qui peuvent être vérifiées par une connaissance directe, intérieure, et par une expérience directe. Ces vérités sont suprasensibles mais n'en sont pas moins réelles: elles ont d'immenses effets dans la conscience et changent sa substance et son mouvement, elles apportent en particulier une paix profonde et une joie permanente, une grande lumière de vision et de connaissance, la possibilité de surmonter la nature animale, inférieure, et des perspectives de développement spirituel qui n'existeraient pas sans elles. Une nouvelle vision des choses se révèle et apporte, si on la pousse pleinement jusqu'au bout, une grande libération, une harmonie intérieure, une unification—et bien d'autres possibilités. Il est vrai qu'une petite minorité dans l'espèce humaine a eu l'expérience de ces choses, mais une multitude d'observateurs indépendants en ont témoigné à toutes les époques, sous toutes les latitudes et dans toutes les conditions, et l'on compte parmi eux quelques-unes des plus grande intelligences du passé et des plus remarquables personnalités mondiales. Faut-il condamner tout de suite ces possibilités comme des chimères, sous prétexte qu'elles dépassent non seulement l'homme moyen de la rue mais qu'elles ne sont pas aisément saisissables, même par de nombreux intellects cultivés, ou que leur méthode est plus difficile que celle des sens et de la raison ordinaires ? Si elles sont tant soit peu véridiques, ne vaut-il pas la peine d'explorer la possibilité qu'elles offrent et qui révèlent à l'âme humaine de hautes étendues de découverte de soi et de découverte du monde ? Au mieux, si elles sont vraies, il doit en être ainsi, au pire, s'il s'agit seulement d'une possibilité — et toutes les réalisations de l'homme sont seulement une possibilité aux premiers stades —, c'est une grande, et peut-être bien une très fructueuse aventure.
(7.1.1934) SRI AUROBINDO |
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Sri Aurobindo
(suivis de quelques réponses dé la Mère)
179 — Vis pour Dieu dans ton voisin. Dieu en toi-même. Dieu dans ton pays et le pays de ton ennemi. Dieu dans l'humanité, Dieu dans l'arbre, la pierre et l'animal. Dieu dans le monde et hors du monde, alors tu seras dans le droit chemin de la libération.
IL n'y a rien à ajouter. C'est vrai, de toute évidence vrai, et pour être sûr, il faut en faire l'expérience, car seule l'expérience est absolument convaincante. 21.10.1969
180 — Il y a des éternités moindres et plus grandes ; car l'éternité est un terme de l'âme et peut exister dans le temps autant qu'elle peut le dépasser. Quand les Écritures disent : shâshvatîh samâh, elles entendent une longue étendue et permanence de temps ou des antiquités difficilement mesurables ; seul Dieu Absolu a l'éternité absolue. Cependant, quand on va ; au-dedans, on voit que toutes choses sont réellement éternelles ; il n'y a pas de fin, pas plus qu'il n'y a jamais eu de commencement.
Douce Mère, Comment peut-on avoir Inexpérience de l'éternité?
En s'unissant à l'Éternel, c'est-à-dire au Divin.
23.10.1969 |
Sri Aurobindo
(followed by some answers from the Mother)
179 — Live for God in thy neighbour. God in thyself. God in thy country and the country of thy foemen. God in humanity. God in tree and stone and animal. God in the world and outside the world, then art thou on the straight path to liberation..
THERE is nothing to add. It is true, obviously true, and in order to be sure, you must get the experience of it, for only experience is absolutely convincing. 21.10.1969 180 — There are lesser and larger eternities; for eternity is a "śāśvatīh samāh", they mean for a long space and permanence of time or a hardly measurable aeon; only God Absolute has the absolute eternity. Yet when one goes within, one sees that all things are really eternal; there is no end, neither was there ever a beginning.
Mother, How can one have the experience of eternity?
By uniting with the Eternal, that is to say, with the Divine. 23.10.1969
181 — When thou callest another a fool, as thou must sometimes, yet do not forget that thou thyself hast been the supreme fool in humanity. |
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181 — Quand tu appelles quelqu'un d'autre "imbécile", comme il t'arrive parfois, n'oublie pas cependant que tu as été toi-même le suprême imbécile dans l'humanité. 182 — Dieu aime à jouer le sot à propos ; l'homme le fait à propos et hors de propos. C'est la seule différence.
Douce Mère, Depuis plusieurs années, presque tous nos enfants, grands et petits, ont l'habitude de toujours utiliser des mots vulgaires dans leur langage quotidien. Par exemple, ils ponctuent chaque phrase par des mots comme "idiot", "fou", etc., et autres expressions indiennes similaires, sans aucune intention mauvaise. Comment peut-on les aider à éliminer cette mauvaise habitude si répandue?
Le seul remède est d'apprendre à réfléchir avant de parler et de ne dire que les mots absolument indispensables à l'expression de sa pensée. Moins on parle, mieux cela vaut. Et s'il est indispensable de communiquer quelque chose aux autres ou à un autre, il est sage de ne prononcer que juste les mots indispensables, rien de plus. 24.10.1969
183 — Au point de vue bouddhique, avoir sauvé une fourmi qui se noyait, est une œuvre plus grande que d'avoir fondé un empire. L'idée contient une vérité, mais c'est une vérité qui peut facilement être exagérée. 184 — Exalter indûment une vertu — même la compassion — par-dessus toutes les autres, c'est couvrir de sa main les yeux de la sagesse. Dieu avance toujours vers une harmonie.
Toute exagération, tout exclusivisme, est un manque d'équilibre et une faute à l'égard de l'harmonie, et par conséquent une erreur pour celui qui recherche la perfection. Car la perfection ne peut exister que dans une suprême harmonie. 28.10.1969 |
182 — God loves to play the fool in season, man does it in season and out of season. It is the only difference.
Mother, For some years, almost all our children, big or small, have taken the habit of always using vulgar words in their daily talk. For "example, they punctuate each sentence with words like 'idiot', 'fool' etc.,. and other similar Indian phrases, without any bad motive. low can one help them in getting rid of this bad habit that has spread so much ?
The only remedy is to learn to reflect before speaking and to say only the words absolutely indispensable for expressing one's thought. The less one speaks the better. And if it is indispensable to communicate something to others or to another, it would be wise to utter just the indispensable words, nothing more. 24.10.1969
183 — In the Buddhists' view to have saved an ant from drowning is a greater work than to have founded an empire. There is a truth in the idea, but a truth that can easily be exaggerated. 184 — To exalt one virtue — compassion even — unduly above all others is to cover up with one's hand the eyes of wisdom. God moves always towards a harmony.
All exaggeration, all exclusiveness is a lack of balance and a fault in respect of harmony, and therefore an error on his part who seeks perfection. For perfection can exist only in a supreme harmony. 28.10.1969
185 — Pity may be reserved, so long as thy soul makes distinctions, for the suffering animals ; but humanity deserves from thee something nobler, it asks for love, for under; standing, for comradeship, for the help of the equal and brother. |
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185 — Tant que ton âme fait des distinctions, la pitié peut être réservée pour les animaux qui souffrent ; mais l'humanité mérite de toi quelque chose de plus noble : elle demande l'amour, la compréhension, la camaraderie, l'aide de l'égal et du frère. 186 — Les contributions que le mal apporte au bien du monde, et le mal que l'homme vertueux fait parfois, désolent l'âme amoureuse du bien. Pourtant, ne sois pas désolé ni confondu, mais plutôt étudie et comprends calmement les voies de Dieu dans l'humanité.
Sri Aurobindo means that there is a height in the consciousness where the ordinary notions of good and bad lose all their value.1 Et il nous conseille, au lieu d'être affectés par la manière dont se passent les choses sur la terre, de nous élever dans la conscience jusqu'à la communion avec le Divin, alors nous comprendrons pourquoi les choses sont ainsi. 29.10.1969
187 — Dans la Providence de Dieu, il n'y a pas de mal, il n'y a que le bien ou sa préparation. 188 — La vertu et le vice furent faits pour la lutte et le progrès de ton âme ; quant aux résultats, ils appartiennent à Dieu, qui s'accomplit par-delà le vice et la vertu.
Le vice et la vertu sont des inventions de la pensée humaine pour les besoins de l'évolution et du progrès — mais dans la Conscience Divine, vice et vertu n'existent pas. L'univers tout entier est dans une lente évolution ascendante vers Ce qu'il doit manifester.
30.10.1969
189 — Vis au-dedans ; ne sois pas bouleversé par les circonstances extérieures.
1 Sri Aurobindo veut dire qu'il existe une hauteur de conscience où les notions ordinaires de bien et de mal perdent toute valeur. |
186 — The contributions of evil to the good of the world and the harm sometimes done by the virtuous are distressing to the soul enamoured of good. Nevertheless be not distressed nor confounded, but study rather and calmly understand God's ways with humanity.
Sri Aurobindo means that there is a height in the consciousness where the ordinary notions of good and bad lose all their value.1 He advises us to rise in our consciousness into communion with the Divine instead of being affected by the way things happen on earth, then we shall understand why things are as they are. 29.10.1969
187 — In God's providence there is no evil, but only good or its preparation. 188 — Virtue and vice were made for thy soul's struggle and progress ; but for results they belong to God, who fulfils himself beyond vice and virtue.
Vice and virtue are inventions of the human mind for the need of evolution and progress — but in the Divine Consciousness, vice and virtue do not exist. The whole universe is a slow ascending evolution towards That which it has to manifest. 30.10.1969
189 — Live within, be not shaken by outward happenings. 190 — Fling not thy alms abroad everywhere in an ostentation of charity ; understand and love where thou helpest. Let thy soul grow within thee. 191 — Help the poor while the poor are with thee ; but study also and strive that there may be no poor for thy assistance.
1 This sentence was in English in the original. |
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190 — Ne prodigue pas partout tes aumônes avec une charité ostentatoire ; comprends et aime quand tu aides. Que ton âme croisse au-dedans de toi. 191 — Aide les pauvres tant que les pauvres sont près de toi ; mais aussi étudie et fais effort pour qu'il n'y ait plus de pauvres à secourir.
Vivre au-dedans dans une constante aspiration vers le Divin, cela nous rend capables de regarder la vie avec un sourire et de rester en paix, quelles que soient les circonstances extérieures. Quant aux pauvres, Sri Aurobindo dit que de leur venir en aide est bien, pourvu que cela ne soit pas une vaniteuse ostentation de charité, mais qu'il est bien supérieur de chercher le remède de la misère pour qu'il n'y ait plus de pauvres sur la terre. 31.10.1969
192 — L'ancien idéal social de l'Inde exigeait du prêtre une simplicité de vie volontaire, la pureté, le savoir et l'enseignement gratuit de la communauté ; du prince, elle exigeait la guerre, le gouvernement, la protection du faible et le don de sa vie sur le champ de bataille ; du marchand, le commerce, le gain et le retour de ses gains à la communauté par de libres dons ; du serf, de travailler pour obtenir le repos et des possessions matérielles. En compensation de sa servitude, il était exempté de l'impôt de l'abnégation, de l'impôt du sang et de l'impôt de ses richesses.
Au début, environ six mille ans passés, ceci était tout à fait vrai, et chacun était classé selon sa nature. Ensuite, c'est devenu une commodité sociale (d'après la naissance) rigide et de plus en plus arbitraire, par laquelle la vraie nature de l'individu était complètement ignorée. Étant devenue une conception fausse, elle devait disparaître. Mais peu à peu, avec le progrès humain, les occupations humaines se trouvent de plus en plus classées d'une façon similaire (d'après la nature et les capacités de chacun) moins rigide, mais beaucoup plus vraie.
7.11.1969 |
Living within in a constant aspiration for the Divine enables us to look at life with a smile and be in peace whatever be the external circumstances. As for the poor Sri Aurobindo says that it is good to come to their help, provided it is not a vain ostentation of charity, but it is a much greater thing to seek for the cure of the misery so that there may not be any poor on earth. 31.10.1969
192 — The old Indian social ideal demanded of the priest voluntary simplicity of life, purity, learning and the gratuitous instruction of the community;, of the prince, war, government, protection of the weak and the giving up of his life in the battle-field; of the merchant, trade, gain and the return of his gains to the community by free giving; of the serf, labour for the rest and material havings. In atonement for his serfhood, it spared him the tax of self-denial, the tax of blood and the tax of his riches.
In the beginning, about six thousand years ago, this was absolutely true, and each one was classified according to his nature. Later on it became a rigid social convenience (according to birth), more and more arbitrary, which ignored completely the true nature of the individual. It became a wrong conception and had to disappear. But gradually, with man's progress, man's vocations are being more and more classified in a like manner (according to each one's nature and opacity) but less rigid and much more true. 7.11.1969
193 — The existence of poverty is the proof of an unjust and ill-organised society, and our public charities are but the first tardy awakening of the conscience of a robber. 194 — Valmikie, our ancient epic poet, includes among the signs of a just and enlightened state of society not only universal education, morality and spirituality but this also that |
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193— L'existence de la pauvreté est la preuve d'une société injuste et mal-organisée, et nos charités publiques ne sont que le premier éveil tardif de la conscience d'un voleur. 194 — Vâlmîki, notre ancien poète épique, inclut parmi les signes d'un état social juste et éclairé, non seulement l'instruction universelle, la moralité et la spiritualité, mais ceci aussi, que nul ne soit obligé de manger une nourriture grossière, que tous soient rois et oints, et que personne ne vive comme un mesquin et méprisable esclave du luxe. 195 — L'acceptation de la pauvreté est noble et bienfaisante pour une classe ou un individu, mais elle devient fatale et appauvrit la vie de sa richesse et de son expansion si elle est perversement organisée et que l'on en fait un idéal général ou national. 196 — La pauvreté n'est pas plus une nécessité pour la vie sociale que ne l'est la maladie pour un corps naturel ; de mauvaises habitudes de vie et l'ignorance de notre organisation vraie sont, dans les deux cas, les causes pécheresses d'un désordre évitable.
Douce Mère, Un jour viendra-t-il où il n'y aura plus de pauvres et plus de souffrances dans le monde?
Ceci est absolument certain pour tous ceux qui comprennent l'enseignement de Sri Aurobindo et ont foi en lui. C'est avec l'intention de créer un endroit où il puisse en être ainsi que nous voulons fonder Auroville. Mais pour que cette réalisation soit possible, il faut que chacun fasse effort pour se transformer lui-même, car la majorité des souffrances des êtres humains est le produit de leurs propres erreurs, physiques et morales. 8.11.1969 |
there shall be none who is compelled to eat coarse food, none uncrowned and unanointed, or who lives a mean and petty slave of luxuries. 195 — The acceptance of poverty is noble and beneficial in a class or an individual, but it becomes fatal and pauperises life of its richness and expansion if it is perversely organised into a general or national ideal. 196 — Poverty is no more a necessity of social life than disease of the natural body 5 false habits of life and an ignorance of our true organisation are in both cases the peccant causes of an avoidable disorder.
Mother, Will a day come when there will no more be the poor, nor the suffering in the world?
That is absolutely certain for those who understand Sri Aurobindo's teaching and believe in it. It is with the intention of creating a place where such a thing can be that we want to build Auroville. But each one of us should make an effort to transform himself in order to make this realisation possible; for the greater part of men's suffering is the product of their own errors, physical and moral. 8.11.1969
Mother, How do you believe that there will be no more suffering at Auroville, so long as the people who will come to live at Auroville remain men of the same world, born with the same weaknesses and faults?
I never thought that there would no more be suffering at Auroville, because men, as they are, love suffering and call it even while cursing it. But we shall try to teach them to love peace truly and to try and practise the soul's equality. |
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Douce, Mère, Comment crois-tu qu'à Auroville il n'y aura plus de souffrance, tant que les gens qui viendront vivre à Auroville seront les hommes du même monde, nés avec les mêmes faiblesses et les mêmes défauts?
Je n'ai jamais pensé qu'il n'y aurait plus de souffrance à Auroville, parce que les hommes, tels qu'ils sont, aiment la souffrance et l'appellent tout en la maudissant. Mais on tâchera de leur enseigner à aimer vraiment la paix et à essayer de pratiquer l'égalité d'âme. C'est de la pauvreté involontaire et de la mendicité dont je voulais parler. La vie à Auroville sera organisée de telle sorte que cela n'existera pas — et si des mendiants viennent du dehors, ou bien ils devront partir ou bien on les hospitalisera et leur apprendra la joie du travail. 9.11.1969
Douce Mère, Quelle est la différence fondamentale entre l'idéal de l'Ashram et celui d'Auroville ?
Il n'y a pas de différence fondamentale dans l'attitude à l'égard de l'avenir et du service du Divin. Mais les gens de l'Ashram sont considérés comme ayant consacré leur vie au yoga (excepté naturellement les élèves qui ne sont ici que pour leurs études et à qui l'on ne demande pas d'avoir fait leur choix dans la vie). Tandis qu'à Auroville, la seule bonne volonté de faire une expérience collective pour le progrès de l'humanité suffit pour être admis. 10.11.1969
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I was speaking of involuntary poverty and beggary. Life at Auroville will be organised in such a way that the thing will not exist — and if beggars come from outside, either they will have to go out or they will be hospitalised and taught the joy of work. 9.11.1969
Mother, What is the fundamental difference between the ideal of the Ashram and that of Auroville?
There is no fundamental difference in the attitude towards the future and towards the service of the Divine. But the people of the Ashram are considered to have consecrated their life to Yoga (except of course the students who are here only for their studies and to whom one never asks to make a choice in life). Whereas in Auroville the simple good will to make a collective experiment for the progress of humanity is sufficient to gain admittance. 10.11.1969 THE MOTHER
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(suite et fin de la deuxième série) Douce Mère, Comment doit-on passer les jours de Darshan, les 5 et 9 décembre et notre fête?
A LA recherche d'une connaissance plus vraie que la connaissance ordinaire : le 5 et le 9 pour comprendre ce qu'est la mort. la fête (anniversaire) pour trouver la raison d'être de la vie. bénédictions. 13.12.1969 * **
A propos des accidents ici, dans les sports.
Je ne pense pas qu'il y ait plus d'accidents ici qu'ailleurs. Certainement il devrait y en avoir moins. Mais pour cela, il faudrait que les enfants qui travaillent ici, prennent soin de faire croître leur conscience (une chose qu'ils pourraient faire ici plus facilement qu'ailleurs), mais malheureusement, peu d'entre eux prennent la peine de le faire, et ainsi ils perdent la bonne occasion qui leur est donnée. 22.12.1969
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(Continuation and end of the second series)
Mother, ... How should one pass the Darshan days and December 5 and 9 and also our birthday?
IN search of a knowledge more true than the ordinary knowledge.
The fifth and the ninth in understanding what death is.
The birthday in finding out the wherefore of life.
Blessings
13.12.1969
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About accidents here in sports.
I do not think that there are more
accidents here than outside. Certainly there should be less. But for that children who are here must take
care to grow In consciousness (a thing which they can do more easily here
than anywhere else). Unfortunately, however, very few among them take
the trouble to do it. So they lose the good chance given to them.
22.12.1969
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Quelle est la différence entre les gens qui ont fait croître leur conscience et ceux qui ne Pont pas fait ?
Ceux qui l'ont fait et bienfait deviennent conscients ; les autres restent à moitié conscients comme l'immense majorité des êtres humains. La conscience, la vraie, donne le contrôle de son propre caractère et, dans une grande mesure, des événements. 23.12.1969
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Douce Mère, Penses-Tu que ce ne soit pas bonde visiter les églises ici, à minuit, pour voir la cérémonie ?
Pourquoi aller à l'église ? Êtes-vous chrétiens, ou voulez-vous le devenir ? Sri Aurobindo a travaillé toute sa vie pour libérer les hommes de l'esclavage des religions. Voulez-vous contredire son travail pour l'enfantillage d'une curiosité inutile ? Et jusqu'à présent, tous ceux qui l'ont fait, sont allés sans demander de permission, parce qu'ils sentaient qu'elle ne serait pas donnée. 25.12.1969
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Douce Mère, Dans "L'Heure de Dieu" Sri Aurobindo a écrit : "77 est des moments où l'Esprit se meut parmi les hommes, et le souffle du Seigneur est répandu sur les eaux de notre être ; il en est d'autres |
What is the difference between people who have developed their consciousness and those who have not done it?
Those who have done it and done well become conscious ; the others remain half conscious like the vast majority of human beings. Consciousness, true consciousness, gives control over one's character and in a large measure, over happenings. 23.12.1969
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Mother, Do you think it is not good to visit the churches here, at midnight, to see the ceremony?
Why go to the church ? Are you a Christian or do you wish to become one ? Sri Aurobindo has worked all his life to free men from the slavery of I religions. Do you want to contradict his work for the sake of a childish idle curiosity ? Till now all who have gone have done it without asking for my permission, because they felt that they would not get it. 25.12.1969
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Mother, In the Hour of God Sri Aurobindo wrote : "There are moments when the Spirit moves among men and the breath of the Lord is abroad upon the waters of our being , there are others when it retires |
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où il se retire, et les hommes sont abandonnés à leurs actes selon la force, ou la faiblesse, de leur propre égoïsme ..." et dans une de Tes lettres. Tu m'as dit qu'il ne fallait pas s'appuyer sur l'ego mais sur le psychique. Douce Mère, explique-moi ceci.
Nous ne sommes justement pas à une époque où les hommes sont abandonnés à leurs propres moyens. Le Divin a envoyé Sa Conscience pour les éclairer. Tous ceux qui en sont capables, doivent en profiter. bénédictions. 29.12.1969 * ** Douce Mère, D'après ce que Tu m'as écrit hier, le Divin n'avait pas envoyé Sa Conscience sur la terre ? Mais toute la création a le Divin en soi dès le commencement, n'est-ce pas ?
Oui.
Et pourquoi les hommes primitifs étaient-ils laissés à leurs propres moyens ?
Les hommes primitifs étaient encore trop près de l'animal pour être capables d'entrer en rapport avec le Divin Intérieur ; et ce n'est que peu à peu, à travers des millénaires d'évolution ascendante, que les hommes ont appris à être conscients. Maintenant ils sont prêts à manifester une conscience très supérieure, la conscience qui agira pleinement dans le surhomme; et c'est pourquoi cette Conscience est descendue sur la terre pour travailler dans tous ceux qui sont prêts à la recevoir. bénédictions. 30.12.1969 * **
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and men are left to act in the strength or the weakness of their own egoism ..." and in one of your letters, you said that one must not rely on one's ego but on the psychic. Mother, will you kindly explain this ?
Precisely we are not in an age when men are left to their own means. The Divine has sent down His Consciousness to give us light. All who are capable of it, should profit by it. Blessings 29.12.1969
Mother, From what you told me yesterday, had not the Divine sent down His Consciousness upon earth ? But the whole creation has the Divine within itself from the very beginning, is it not so?
Yes.
And why were the primitive men left to their own means?
Primitive men were still too close to the animal to be able to come in relation with the Inner Divine, it is only gradually, through thousands of years of evolutionary ascension that man has learnt to be conscious. Now he is ready to manifest a far higher consciousness, the consciousness that will act fully in the superman, and that is why this consciousness has come down on earth to work in all who are ready to receive it. Blessings 30.12.1969
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Douce, Mère, Quel est ce grand changement dont Tu parles ? Et comment pouvons-nous y aider ?
Ce grand changement est l'apparition sur la terre d'une race nouvelle qui sera pour l'homme ce que l'homme est pour l'animal. La conscience de cette nouvelle race est déjà à l'œuvre sur terre pour éclairer tous ceux qui sont capables de la recevoir et de l'écouter. bénédictions. 2.1.1970 * **
Douce Mère, Comment doit-on prendre la nouvelle de la mort ? Spécialement quand c'est quelqu'un de proche ?
Dire au Seigneur Suprême : "Que Ta Volonté soit faite", et rester aussi paisible que l'on peut. Si la personne qui est partie, est une personne que l'on aime, il faut concentrer son amour sur elle dans la paix et le calme, car c'est ce qui peut le plus aider celui ou celle qui est partie. bénédictions. 16.1.1970 * **
Douce Mère, Comment doit-on voir un film ? Si l'on s'identifie aux personnages et si c'est un film tragique ou de "suspense", on devient |
Mother, What is this great change that you speak of? And how are we to be of help to it?
This great change is the appearance upon earth of a new race that will be for man what man was for the animal. The consciousness of this new race is already at work upon earth to give light to all those who are capable of receiving it and listening to it. Blessings 2.1.1970
Mother, How should the news of death be received? Especially when it is a near relative ?
To say to the Supreme Lord : "Let Thy Will be done", and remain as quiet as possible. If the person who is gone is a person whom one loves, one must concentrate one's love upon that person in peace and calm, for it is that which can most help him or her who has left. Blessings 16.1.1970
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Mother, How should one see a film ? If one identifies oneself with the personages and if it is a tragic or detective film, one is so much involved |
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si impliqué qu'on pleure ou a peur. Et si l'on se tient à l'écart, on ne peut pas bien l'apprécier. Alors, que fait-on ?
C'est le vital qui s'affecte et s'émeut. Si l'on regarde mentalement, l'intérêt n'est plus le même, au lieu d'être ému ou troublé, on peut juger calmement de la valeur du film, s'il est bien composé et bien joué et si les images ont de la valeur artistique. Dans le premier cas on est "bon public", dans le second cas on est plus paisible. bénédictions. 30.1.1970 * ** Douce Mère, Comment saurait-on ce qui se passe dans les autres pays ou même dans le nôtre si on ne lisait pas les journaux ? Là, on a au moins une idée, n'est-ce pas ? Ou vaut-il mieux ne pas les lire du tout ?
Je n'ai pas dit qu'il ne fallait pas lire les journaux. J'ai dit qu'il ne fallait pas croire aveuglément à ce qu'on lit et savoir que la vérité est tout autre. bénédictions. 4.2.1970 * **
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that one weeps or is frightened. And if you keep aloof you cannot appreciate it very well. What is to be done then ?
It is the vital that is affected and moved. If you look mentally, the interest is no more the same; instead of being moved or troubled, you can judge quietly the value of the film, if it is well constructed and well acted and if the pictures have any artistic value. In the first case you are "good public", in the second case you are more peaceful. Blessings 30.1.1970
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Mother, How could one know what is happening in other countries and even in our own, if we did not read papers ? At least we get some idea from there, don't we ? Or would it be better not to read them at all?
I did not say that you must not read papers. I said that you must not blindly believe in all that you read, you must know that truth is quite another thing. Blessings 4.2.1970
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Douce Mère, Comment savoir la vérité des faits en lisant les journaux ? Quelle est la meilleure façon de savoir la vérité du monde ?
La meilleure façon est de trouver la vérité en nous-mêmes — alors nous pourrons voir la Vérité partout où elle est. bénédictions. 5.2.1970
________________ Contd. from page 69
Mother, How to know the truth of facts when reading papers? What is the best way of knowing the truth of things ?
The best way is to find the truth in ourselves — then we shall be able to see the Truth wherever it is. Blessings 5.2.1970
T HE MOTHER
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Le 7 octobre 1953
"La méthode par laquelle vous
aurez le plus de succès, (pour obtenir une guérison) dépend de la conscience que vous avez développée en
vous et du caractère des forces que vous êtes capable de faire entrer
en jeu.
Vous pouvez vivre dans la conscience de la
guérison radicale
et, par la force de votre formation intérieure, amener lentement le
changement extérieur. Ou bien, si vous connaissez et voyez la force
qui est capable d'effectuer les choses requises et que vous sachiez la
manier, vous pouvez l'appeler et la concentrer aux endroits où son
action est nécessaire, et elle-même amènera le changement. Ou
encore, vous pouvez présenter votre difficulté au Divin et lui demander de vous
guérir, en plaçant toute votre confiance dans le
pouvoir divine
(Entretiens 1929, p. 129)
Quelle est cette "conscience de la
guérison radicale" ?
CELA
ne veut pas dire qu'il existe une conscience spécifique de la guérison radicale. Cela veut dire : "Vivre dans un
état de conscience qui
est conforme a la guérison radicale." Comment expliquer ? ... Vous avez
en vous un tableau, ou une image ou une formation qui réalise en elle-même tous les rapports et tous les
éléments nécessaires pour que la
guérison puisse exister et qu'elle soit totale. Cela s'appelle "avoir la conscience de la
guérison radicale". Cela ne veut pas dire qu'il y ait un état de
conscience qui soit en lui-même une guérison radicale, et que si vous obtenez cette conscience, eh bien, vous obtenez la
guérison. Ce n'est pas
comme cela. Tu as compris la différence ?
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"En certains, l'aspiration se meut dans le plan mental ou dans le plan vital ; d'autres ont une aspiration spirituelle. De la qualité de l'aspiration dépend la force qui répond et le travail qu'elle vient faire. Faire le vide en soi dans la méditation, crée un silence intérieur ; cela ne veut pas dire que l'on ne soit plus rien ou que l'on soit devenu une masse inerte et morte. A faire le vide, on invite ce qui va le remplir. C'est-à-dire que l'on permet une détente dans l'insistance de la conscience sur la réalisation. Cependant, la nature de la conscience et le degré habituel de l'insistance déterminent non seulement les forces que l'on met en jeu, mais également la manière dont elles agiront : si elles aideront et accompliront, ou bien échoueront, ou même si elles entraveront et seront nuisibles." (Ibid., p. 131)
Quelle est la différence entre l'aspiration dans le mental, l'aspiration dans le vital et l'aspiration spirituelle ?
De quelle manière aspirez-vous dans le mental, aspirez-vous dans le vital, ou aspirez-vous spirituellement? Une aspiration mentale, c'est le pouvoir de penser qui aspire à avoir la connaissance, par exemple, ou bien à avoir le pouvoir de s'exprimer bien, ou bien à avoir les idées claires, un raisonnement logique. On peut aspirer à beaucoup de choses ; que toutes les facultés, toutes les capacités mentales, soient augmentées et mises au service du Divin. C'est une aspiration mentale. Ou bien tu peux avoir une aspiration dans le vital ; si tu as des désirs ou des tourments, des orages, des difficultés intérieures, tu peux aspirer à avoir la paix, à être tout à fait impartial, sans désir et sans préférence, à être un bon instrument docile qui n'ait pas de caprices personnels, qui soit toujours à la disposition du Divin. Ça, c'est une aspiration vitale. Tu peux avoir une aspiration physique aussi, que le corps sente qu'il faut qu'il obtienne une sorte d'équilibre où toutes les parties de l'être seront bien balancées, et que l'on ait le pouvoir de tenir la maladie à distance ou de la vaincre rapidement si elle entre par malice, et que le corps fonctionne toujours normalement, harmonieusement, dans une parfaite santé. Ça, c'est une aspiration physique. |
October 7, 1953
"The method by which you will be most successful depends on the
consciousness you have developed and the character of the forces you
are able to bring into play. You can live in the consciousness of radical
cure or change and by the force of your inner formation slowly bring
about the outward change. Or if you know and see the force that
is able to effect these things and if you have the skill to handle it,
you can call it down and apply it in the parts where its action is
needed, and it will work out the change. Or again, you can present
your difficulty to the Divine and ask of It the cure, putting confidently your trust in the Divine Power."
(Conversations, XII)
What is this "consciousness of radical ewe"?
IT does not mean that there exists a specific consciousness of radical
— cure. It means : "To live in a state of consciousness suitable for
; radical cure". How to explain? ... You have in yourself a picture or an
image or a formation that realises by itself all the necessary relations and elements so that the cure may be effected and is complete and thorough. That is called "having a consciousness of radical cure". That
I (foes not mean that there is a state of consciousness which is by itself a radical cure and if you get this consciousness, well, you get the cure.
t is not like that. Have you understood the difference ?
"In some the aspiration moves on the mental level or in the vital;
some have a spiritual aspiration. On the quality of the aspiration depends the force that answers and the work that it comes to
do. To make yourself blank in meditation creates an inner silence ;
it does not mean that you have become nothing or have become a
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Une aspiration spirituelle, c'est d'avoir un intense besoin de s'unir au Divin, de se donner totalement au Divin, de ne pas exister en dehors de la Conscience divine, que ce soit le Divin qui soit tout pour vous dans votre être intégral, et que vous ayez le besoin d'une communion constante avec Lui, du sens de sa présence, de sa direction dans tout ce que vous faites, et de son harmonisation de tous les mouvements de l'être. Ça, c'est une aspiration spirituelle.
Mère, l'aspiration vient-elle du psychique ?
Pas nécessairement. Chaque partie de l'être peut avoir son aspiration propre.
Comment le physique peut-il parvenir à l'aspiration, puisque c'est le mental qui pense ?
Tant que c'est le mental qui pense, ton physique est quelque chose aux trois quarts inerte et qui n'a pas de conscience propre. Il y a une conscience physique propre, une conscience du corps, le corps est conscient de lui-même, et il a sa propre aspiration. Tant que l'on pense à son corps, on n'est pas dans sa conscience physique. Le corps a une conscience qui lui est tout à fait personnelle, et très indépendante du mental. Le corps a complètement conscience de son fonctionnement propre, ou de son équilibre propre, ou déséquilibre, et il devient absolument conscient d'une façon tout à fait précise s'il y a un désordre à un endroit ou à un autre, et (comment dirais-je ?) il est en relation avec cela et il le sent très exactement, même s'il n'y a pas de manifestations extérieures. Le corps a conscience si tout le fonctionnement est harmonieux, bien balancé, bien régulier, se produisant comme il faut ; il a cette espèce de plénitude, de sens de plénitude, de joie et de force — quelque chose comme une joie de vivre, d'agir, de se mouvoir dans un équilibre plein de vie et d'énergie. Ou alors, le corps peut être conscient qu'il est maltraité par le vital et par le mental et que cela nuit à son équilibre propre, et il en souffre. Cela peut produire un complet déséquilibre en lui. Et ainsi de suite. |
dead and inert mass. Making yourself an empty vessel, you invite that which shall fill it. It means that you release the stress of your inner consciousness towards realisation. The nature of the consciousness and the degree of its stress determine the forces that you bring into play and whether they shall help and fulfil or fail or even harm and hinder." (Conversations, XII)
What is the difference between mental aspiration, vital aspiration and spiritual aspiration ?
In what way do you aspire, aspire on the mental, aspire on the vital or aspire spiritually ? A mental aspiration is the thought power aspiring to have knowledge, for example, or else the power for expression or for clear ideas, for logical reasoning. You can aspire for many things. All the faculties and capacities of the mind should be developed and placed at the service of the Divine. This is a mental aspiration. Or you may have an aspiration in the vital : if you have desires, troubles, storms, difficulties within you, you aspire to have peace, to be quite impartial, without desire or preference, to be a good docile instrument that has no personal fancies, that is always at the disposal of the [ Divine. That is a vital aspiration. You can have also a physical aspiration : the body feels that it must get a kind of equipoise in which all the parts of the being will be held in balance, and you will have the power to keep illness at a distance or quickly overcome it if it is bad enough to enter into you ; and the body must always function normally, harmoniously and in perfect health. That is physical aspiration. A spiritual aspiration consists in having an intense need to be one with the Divine, to give oneself wholly to the Divine, not existing outside the divine consciousness, so that it is the Divine that is all in all for you in your integral being, and you feel the want to have a constant union with him, to have the feeling of his presence, of his guidance in all that you do, of his harmonising all the movements of your being. That is spiritual aspiration. |
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On peut développer sa conscience physique au point que, même si l'on est totalement extériorisé, si le vital sort complètement du corps, le corps a une conscience personnelle, indépendante, qui fait qu'il peut se mouvoir, il peut faire toutes sortes de choses très simples sans que le vital soit là, tout à fait indépendamment. Le corps peut apprendre à parler : le mental et le vital peuvent être en dehors de lui, très loin, occupés ailleurs, mais par le lien qui les réunit à la matière, ils peuvent encore s'exprimer par un corps où il n'y a plus ni mental ni vital, et qui cependant peut apprendre à parler et à répéter ce que les autres disent. Le corps peut bouger, je ne veux pas dire qu'il puisse faire des efforts considérables, mais il peut se mouvoir. Il peut faire des petites choses très simples. Il peut, par exemple, écrire, apprendre à écrire, comme il peut apprendre à parler. Il parle. C'est une façon Un peu (comment dire ?) lente, un peu difficile, mais enfin il peut parler clairement (suffisamment clairement) pour que l'on puisse comprendre. Et pourtant, le mental et le vital peuvent être tout à fait sortis, complètement à l'extérieur. Il y a une conscience du corps. Et alors, quand on a développé cette conscience du corps, on peut avoir la perception très claire de la contradiction entre les différentes consciences. Quand le corps a besoin d'une chose et qu'il est conscient que c'est cela qu'il lui faut, et que le vital en veut une autre, et que le mental en veut une autre, eh bien, il peut y avoir très bien une discussion entre eux, des contradictions et des conflits. Et on peut très bien discerner quel est l'équilibre du corps, le besoin du corps tout seul, et de quelle manière le vital intervient, et détruit cet équilibre le plus souvent et nuit beaucoup au développement, parce qu'il est ignorant. Et quand le mental arrive, il fait encore un autre désordre qui vient s'ajouter à celui entre le vital et le physique, introduisant ses idées, ses normes, ses principes, ses règles, ses lois et le reste, et comme il ne se rend pas compte exactement des besoins de l'autre, il veut faire ce que tout le monde fait. Les êtres humains sont d'une santé beaucoup plus fragile et incertaine que les animaux, parce que leur mental intervient et dérange l'équilibre. Le corps, livré à lui-même, a un instinct très sûr. Par exemple, jamais le corps livré à lui-même ne mangera quand il n'a pas besoin de manger, ou ne prendra quelque chose qui lui fera du mal. Ou bien, il dormira quand il a besoin de dormir, il agira quand il a besoin d'agir. L'instinct du corps est |
Mother, does aspiration come from the psychic ?
Not necessarily. Each part of the being can have its own aspiration.
How can the physical get at aspiration, for it is the mind that thinks ?
As long as the mind thinks, your physical is something three-fourths inert, having no consciousness of its own. There is a physical consciousness on its own, a consciousness of the body, the body is conscious of itself and it has its own aspiration. So long as you think of the body you are not in your physical consciousness. The body has a consciousness which is wholly personal to itself and quite independent of the mind. The body is wholly aware of its own functions, of its own balance or want of balance, and it becomes aware, in quite a precise way, of a disorder at one place or at another, and (how should I say ?) it is in relation with that and it feels the thing exactly even if there are no physical manifestations. The body is aware if the whole working is harmonious, well balanced, quite regular, moving as it should, it possesses a kind of plenitude, a feeling of plenitude, delight and strength — something like the joy of living, acting, moving in an equilibrium full of life and energy. Or otherwise the body may be conscious that it is ill-treated by the vital and the mental and this is harmful to its own poise and therefore it suffers. It may produce ? a total unbalance in itself And so on. You can develop your physical consciousness to such an extent that even if you are completely outside it, even if the vital wholly comes out of it, the body has a consciousness, personal, independent which enables it to move about, it can perform all kinds of very simple things even when the vital is not there, quite independently. The body can learn to speak ... the mind and the vital can be outside it, far away, busy elsewhere, but with a tie joining them with Matter, they can still express themselves through a body where there is neither the mind nor the vital, which can , yet learn to speak and repeat what others say. The body can move about. II do not mean that it can exert much, but it can do small simple things. I It can, for example, write or learn to write, learn to speak as well. It I speaks, although, in a way (how to say ?) somewhat slow and difficult, but |
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un instinct très sûr. C'est le vital et le mental qui le dérangent : l'un par ses désirs, ses volontés capricieuses , l'autre par ses principes, ses dogmes, ses idées, ses lois. Et malheureusement, dans la civilisation telle qu'elle est comprise, avec l'éducation qui est donnée aux enfants, cet instinct si sûr du corps est complètement annulé : c'est le reste qui domine. Et il arrive ce qui arrive : on mange des choses qui font du mal, on ne se repose pas quand on en a besoin, ou l'on se repose trop quand on n'en a pas besoin, ou l'on fait des choses que l'on ne doit pas faire, et on abîme sa santé complètement.
Quelquefois, Douce Mère, quand les enfants sont intéressés par quelque chose, ils ne veulent pas aller dormir, alors qu'est-ce que l'on doit faire ? Juste quelques minutes avant, ils disaient avoir sommeil, et puis, quand ils commencent à jouer, ils disent qu'ils ne veulent pas aller dormir.
Il ne faudrait pas les laisser jouer au moment où ils ont sommeil. Justement, c'est l'intrusion des mouvements du vital. Un enfant qui ne vit pas trop avec les grandes personnes (il est mauvais pour les enfants de vivre beaucoup avec les grandes personnes), un enfant qui est laissé à lui-même, spontanément il dormira, quoi que ce soit qu'il fasse, au moment où il est nécessaire qu'il dorme. Seulement, quand les enfants sont habitués à vivre avec les grandes personnes, eh bien, ils prennent toutes les habitudes des grandes personnes. Surtout quand on leur dit : "Oh ! tu ne peux pas faire ceci parce que tu es petit ! Quand tu seras grand, tu le feras. Tu ne peux pas manger ça parce que tu es petit, quand tu seras grand tu pourras le manger. A cette heure-ci il faut que tu ailles dormir parce que tu es petit..." Alors, naturellement, il y a en eux cette conscience qu'il faut devenir grand à tout prix, ou avoir l'air d'être grand !
"L'intensité même de votre foi peut vouloir dire que le Divin a déjà décidé que la chose en question sera faite. Une foi inébranlable est le signe de la présence de la volonté divine, une preuve de ce qui sera." (Ibid., p. 130) |
all the same it can speak clearly, (clearly enough) for one to understand. \&5^5^.the mind and the vital might have entirely gone out, completely outside. There is a consciousness of the body. And so, when you have developed this consciousness of the body, you can have a very clear perception of the contradiction of the different kinds of consciousness. When the body has need of something and it is conscious that it needs that particular thing and the vital wants some other thing and the mind wants quite another, well, there may be very well a dispute between them, contradictions and conflicts. And you can very well distinguish wherein lies the poise of the body, the need of the body by itself and in what way the vital intervenes and destroys so often this poise and is very harmful to its growth, because it is ignorant. And when the mind arrives, it creates yet another disorder adding to the one already there between the vital and the physical, introducing its ideas and norms and principles and rules, its laws and ,all the rest, and as it has no exact notion of the needs of the other, it wants to do what everyone does. Human beings have a much more delicate and uncertain health than the animals, because their mind interferes and upsets the balance. The body left to itself possesses a very sure instinct. For example, the body left to itself will never eat when it has no need to eat nor will it take anything harmful to it. The body will sleep only when it has need of sleep, it will act when it needs to act. The body has a sure instinct. It is the vital and the mental that upset it: one by its desires and caprices, the other by its principles and dogmas, its ideas and laws. And unfortunately, in the civilisation as it is understood, with the education that is imparted to the children, this sure instinct of the body is completely annulled : it is the rest that dominates. And things do happen as they must: you eat things that make you ill, you do not rest when you have need of rest, and you take too much rest when there is no need of it, you do things that you should not do and you completely spoil your health.
Sometimes, Mother, when children are interested in something, they do not want to go to bed, then what is to be done ? Just a few minutes before, they said they were sleepy, and then they start playing, and say they do not want to go to bed. |
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Une foi dynamique et une grande confiance ne sont-elles pas la même chose?
Pas nécessairement. Il faudrait savoir quelle est l'étoffé de la foi et l'étoffé de la confiance. Parce que, par exemple, si vous vivez normalement, dans des conditions tout à fait normales — pas avec des idées extravagantes et une éducation déprimante —, eh bien, pendant toute la jeunesse et généralement jusqu'à une trentaine d'années, on a une confiance absolue dans sa vie. Si, par exemple, vous n'êtes pas entourés de gens qui, dès que vous avez un rhume de cerveau, se mettent à l'envers et se précipitent chez le docteur et vous donnent des médicaments, si vous êtes dans un milieu normal et si vous attrapez quelque chose — un accident ou une petite maladie —, il y a dans le corps cette certitude, cette confiance absolue que ça ira bien : "Ce n'est rien, ça va passer. C'est sûr de passer. Je serai tout à fait bien demain, ou dans quelques jours. C'est sûr de guérir", quoi que ce soit que l'on attrape. Ça, c'est la condition normale du corps. Une confiance absolue qu'il a toute la vie devant lui et que tout ira bien. Et cela aide énormément. On guérit neuf fois sur dix, on guérit extrêmement rapidement avec cette confiance : "Ce n'est rien, qu'est-ce que c'est que ça ? C'est un accident, ça va passer, ce n'est rien." Et il y a des gens qui gardent cela pendant très longtemps, très longtemps, une sorte de confiance — rien ne peut leur arriver. Leur vie est là, devant eux, totale, et rien ne peut leur arriver. Et ce qui leur arrivera n'a aucune espèce d'importance : tout ira bien forcément, ils ont toute la vie devant eux. Naturellement, si vous vivez dans un milieu où il y a des idées morbides et que l'on passe son temps à vous raconter des choses désastreuses et catastrophiques, alors vous pouvez penser mal. Et si vous pensez mal, cela réagit sur votre corps. Autrement, le corps tel qu'il est, peut garder cela jusqu'à quarante ans, cinquante ans — cela dépend des gens : ceux qui savent vivre d'une vie équilibrée et normale. Mais le corps est tout à fait confiant dans sa vie. C'est seulement si la pensée vient et qu'elle arrive avec toutes sortes d'imaginations, comme j'ai dit, morbides et malsaines, alors cela change tout. J'ai vu des cas comme cela, d'enfants qui avaient de ces petits accidents que l'on a quand on court, quand on s'amuse : ils n'y pensaient même pas. Ça s'en allait tout de suite. J'en ai vu d'autres auxquels la famille avait seriné dès qu'ils pouvaient comprendre, |
They must not be allowed to play when they are sleepy. Just so, it is the intrusion of vital movements. A child, who does not frequent too often grown-up people (it is bad for children to frequent too much grown-ups), a child left to itself, will go to bed spontaneously, whatever it might be doing, at the time when he needs sleep. Only when children take the habit of living with big people, they acquire the habits of big people. Particularly, when they are told "Oh! you can't do this, for you are a child, when you are big you will do it. You can't eat that, because you are a child, when you are big you will eat it. Just now you must go to bed, because you are a child...." So naturally they have in them this consciousness that one must grow big at any cost, at least look big !
"The very intensity of your faith may mean that the Divine has already chosen that the thing it points to shall be done. An unshakable faith is a sign of the presence of the Divine Wills an evidence of what shall be" (Conversations, XII) A dynamic faith and a great trust, are not they the same ?
Not necessarily. You must know what is the stuff of the faith and the stuff of the trust. Because, for example, if you lead a normal life, under altogether normal conditions — not having extravagant ideas and a depressing education —, well, during the whole of your youth and till you are thirty you have a kind of absolute trust in life. If, for example, you are not surrounded by people who, as soon as you have a cold in the head, get worried and rush to the doctor and give you medicines, if you are in normal surroundings and if you are caught in something — an accident or a slight indisposition — there is in the body this certainty, this absolute faith that it will be all right : "It is nothing, it will go, it is sure to go. Tomorrow I will be all right or in a few days." It will certainly be cured, whatever the thing you might catch. That indeed is the normal condition of the body. An absolute confidence that it has the whole life before it and all will go well. And that helps a great deal. You get cured nine times out of ten and you are cured very quickly with this confidence in |
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que tout est dangereux, qu'il y a des microbes partout, qu'il faut faire très attention, que la moindre blessure peut devenir désastreuse, qu'il faut absolument veiller soigneusement à ce que rien de grave ne se produise ... Alors, il faut qu'on les panse, il faut qu'on les lave avec du désinfectant, et ils sont là à se demander : "Qu'est-ce qui va m'arriver? Oh ! je vais peut-être avoir le tétanos, une fièvre septique ..." Naturellement, dans des cas comme ceux-là, on perd confiance en la vie, et le corps s'en ressent, beaucoup. Les trois quarts de sa résistance s'en vont. Mais normalement, naturellement, c'est le corps qui sait qu'il doit être en bonne santé, et il sait qu'il a le pouvoir de réagir. Et si quelque chose arrive, il dit à ce quelque chose : "Ce n'est rien, ça va s'en aller, ne t'en occupe pas, c'est fini." Et ça s'en va. Ça, c'est la confiance absolue. Maintenant, tu dis une "foi dynamique". Une foi dynamique, c'est autre chose. Si l'on a au-dedans de soi la foi en la grâce divine, que la grâce divine veille sur vous, et que quoi que ce soit qui arrive, la grâce divine est là, veillant sur vous, ça, on peut le garder toute sa vie et toujours ; et avec ça, on peut traverser tous les dangers, faire face à toutes les difficultés, et rien ne bouge, parce que vous avez la foi et la grâce divine qui est avec vous. C'est une force infiniment plus forte, plus consciente, plus durable, qui ne dépend pas des conditions de votre construction physique, qui ne dépend de rien que de la grâce divine elle-même, par conséquent qui s'appuie sur la Vérité et que rien ne peut ébranler. C'est très différent.
Quelquefois les gens demandent pourquoi nous sommes ici? Qu'est-ce qu'on doit leur répondre ?
Cela dépend de leur âge, mon enfant, et cela dépend de ce qu'ils sont. Ça dépend de leur sincérité. Tu ne peux pas donner la même réponse à tous. Mais est-ce que les tout petits demandent quelquefois?... Les tout petits demandent pourquoi on est ici ?
Pas les tout petits : Pournima, Taroulata. |
you : "It is nothing, what is it, after all ? A mere accident, it will go, it is
nothing". And there are people who keep it for a long time, very long
time, a kind of self-confidence—nothing can happen to them. Their
life is there before them, whole and entire, and nothing can happen to
them. And what will happen to them has no importance : naturally
everything will be all right; the whole life lies before them. But, of
course, if you live in an environment where there are morbid ideas and
they pass their time in telling you disastrous and catastrophic things, you
may think wrongly. And if you think wrongly, it reacts on your body.
Otherwise, the body as it is, can keep that till one is forty or fifty years,
it depends on people : as those who know how to live a balanced and
normal life. But the body itself has full trust in life. It is only if the thought
comes in and comes in with all kinds of, as' I said, morbid and unhealthy
imaginations, then that changes everything. I have seen cases of that kind,
I have seen cases of children who had these trifling accidents that one has
when running or playing : they never thought of it. And the thing disappeared immediately. I have seen others inoculated by their family as
soon as they could understand, with the idea that everything was dangerous, microbes are everywhere, one must be very alert, the least wound
might prove disastrous, one must be very careful and be on one's guard
so that nothing serious might occur .... So one must bandage them, wash
them with disinfectants and they are there wondering : "What is going
to happen? Oh! perhaps I am going to catch tetanus, a septic fever ...."
Naturally, in such cases, you lose confidence in life and the body feels it
very much. Three-fourths of its power of resistance goes away. But
normally, of course, it is the body that knows that it must be healthy and
it has the power to react. And if something happens, it tells this thing :
"It is nothing, it is going away, don't mind it, it's gone." And it does go.
That is absolute trust.
Now, you ask about "dynamic faith". Dynamic faith is something
else. If you have in you faith in the divine grace, that the divine grace is
watching over you and whatever happens the divine grace is there,
watching over you — that you can keep all your life and always ; with
that you can pass through all dangers, face all difficulties and nothing
shakes, for you have the faith and the divine Grace is with you. It is
an infinitely stronger, more conscious and more lasting force, it does not
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A cet âge-là, c'est déjà l'âge où l'on questionne et où l'on doute. Les tout petits, s'ils demandent cela, c'est admirable. Il n'y a qu'à leur répondre une chose très simple : "Mes enfants, c'est parce que c'est la volonté divine. C'est la grâce divine qui fait que vous êtes ici. Soyez heureux, soyez tranquilles, soyez paisibles, ne questionnez pas, tout ira bien." Et quand ils sont plus grands, ils commencent déjà à raisonner, alors ce n'est plus si bien, ce n'est plus si facile. Mais cela dépend, comme j'ai dit, cela dépend du degré de leur intelligence, du degré de leur ouverture. Il y a ceux qui sont prédestinés, qui sont ici parce qu'ils doivent y être. Ceux-là, c'est facile. Il n'y a qu'à leur dire : "Mes enfants, c'est parce que vous appartenez à un avenir qui est en train de se construire, et c'est ici qu'il se construit." C'est très simple pour eux, c'est vrai. Il y en a qui sont ici parce que leurs parents y sont, pour aucune autre raison. Alors il est difficile de leur dire cela, à moins de leur dire tout simplement : "Parce que ton papa et ta maman sont ici."
Mais comment comprendre?
Ah ! ça, cela dépend de toi. La première chose, c'est d'apprendre à connaître par identité. Ça, c'est indispensable quand on a la responsabilité d'autrui. Pour apprendre à conduire d'autres gens, le premier pas indispensable est de savoir entrer en eux de façon à les connaître — pas projeter sa pensée, s'imaginer ce qu'ils sont : sortir de soi et entrer en eux, savoir ce qui s'y passe. Alors, comme cela, on les connaît parce qu'on est eux. Quand on ne connaît que soi dans les autres, cela veut dire que l'on ne sait rien. On peut se tromper du tout au tout. On s'imagine que c'est ceci ou cela — on juge sur des apparences ; ou bien sur des préférences mentales, sur des idées préconçues, c'est-à-dire que l'on ne sait rien. Mais il y a une condition dans laquelle on n'a même pas besoin de savoir, de chercher à savoir comment est quelqu'un : on ne peut pas faire autrement que de sentir comment il est, parce que c'est une projection de soi. Et à moins que l'on ne sache faire cela, on ne peut jamais faire ce qu'il faut pour les gens — à moins qu'on ne sente comme ils sentent, qu'on ne pense comme ils pensent, qu'on ne soit capable d'entrer en eux comme si l'on était eux-mêmes. |
depend upon the conditions of your physical build, it depends on
nothing else but the divine Grace alone, therefore relying upon Truth
and nothing can shake it. It is very different.
Sometimes people ask why we are here ? What should we tell them
in answer?
It depends upon their age, my child, and it depends upon what they
are. It depends upon their sincerity. You cannot give the same answer
to all.
But do the youngest ones ever ask ? ... Quite the youngest ones, do
they ever ask why they are here ?
Not quite the smallest ones : Purnima, Tarulata.
At that age, that is the age when one questions and doubts.
The very smallest ones, if they ask that, it is wonderful. You are only
to answer them very simply: "My children, it is because such is the divine
will. It is because of the divine Grace that you are here. Be happy. Be
calm. Be quiet, do not question, all will go well". And when they grow
up a little they begin to reason, it is not so well then, it is no more so easy.
But it depends, as I said, it depends on the measure of their intelligence,
the measure of their opening. There are those who are destined and who
are here because they should be here. As for them it is easy. You have
only to tell them : "My children, it is because you belong to a future that
is being built up and it is being built up here". It is very simple for them,
it is true. There are some who are here because their parents are here for
some other reason. So it is difficult to say the thing to them, unless you
tell them very simply : "because your father and mother are here",
But how to understand?
Ah ! As for that, it depends on you.
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C'est la seule manière. Si vous essayez de savoir avec une petite tête qui marche, vous ne saurez jamais rien. Ou bien en regardant les gens et en vous disant : "Tiens, il fait ça comme cela et comme cela, par conséquent il doit être de telle manière." C'est impossible. Par conséquent, le premier devoir de ceux qui ont une responsabilité — par exemple, ceux qui ont la charge d'éduquer d'autres enfants, de s'occuper d'autres êtres, depuis les gouvernants jusqu'aux professeurs et aux moniteurs —, leur premier devoir est d'apprendre à s'identifier, à sentir comme les autres. Alors on sait ce que l'on doit faire. On garde sa lumière intérieure, on garde sa conscience à la place où elle doit être, très au-dessus, dans la lumière, et en même temps on s'identifie, et alors on sent comment ils sont, quelles sont leurs réactions, quelles sont leurs pensées, et on garde cela devant la lumière que l'on a : on arrive à penser parfaitement bien ce qu'il faut faire pour eux. On dira à chacun ce qu'il a besoin d'entendre, on agira avec chacun comme il est nécessaire pour lui faire comprendre. Et c'est pour cela que c'est une grâce merveilleuse d'avoir la responsabilité d'un certain nombre de personnes, parce que cela vous met dans l'obligation de faire le progrès le plus essentiel. Et je me hâte de vous dire que, quatre-vingt-dix-neuf fois sur cent, les gens ne le font pas. Mais c'est justement pour cela que les choses vont si mal. Surtout ceux qui ont la responsabilité de gouverner un pays, c'est la dernière chose à laquelle ils pensent ! Ils sont très anxieux, au contraire, de garder leur manière de voir et leur manière de sentir, et ils s'abstiennent férocement de se rendre compte des besoins de ceux qu'ils gouvernent. Mais enfin, on peut voir que le résultat n'est pas fameux, jusqu'à présent il est évident que l'on ne peut pas dire que les gouvernements aient été des institutions remarquables. C'est la même chose à tous les niveaux : il y a des petits gouvernements, il y a des grands gouvernements. Mais les lois sont les mêmes, pour tous. Et à moins que, quand vous donnez une leçon, vous ne soyez capables, là, comme ça, de prendre l'atmosphère générale, de ramasser les vibrations qui sont autour des gens, de rassembler ça, de le garder devant vous, et de vous rendre compte de ce que vous pouvez faire de cette matière (des vibrations que vous pouvez répandre, des forces que vous pouvez donner, celles qui seront reçues, celles qui seront assimilées), à moins que vous ne fassiez cela, la plupart du temps vous perdez votre temps, vous aussi. Pour pouvoir faire le moindre travail, il faut |
The first thing is you must learn to know by identity. That is indispensable when you have the responsibility of others. To learn to guide others, the first indispensable step is to be able to enter into them so that you may know them — not to project your thought, not to imagine what they are : to come out of oneself and enter into them, know what happens there. In that way you know them, because you are they. When you see yourself only in others, it means you know nothing. You may be mistaken through and through. You imagine it is this, it is that—you judge by appearances or else by your mental preferences or preconceived ideas, that is to say, you know nothing. But there is a condition in which there is no need for you to know, to search in order to know how someone is : you cannot but feel how he is, because he is a projection of yourself. Unless you know how to do that, you cannot do what is necessary to do for others — unless you feel as they feel, think as they think, unless you are able to enter into them as though they were yourself. That is the only way. If you try to know with your active tiny head, you will know nothing. Or when you look at people and say to yourself : "Well, he is doing this, he is doing that, therefore he must be like this". That is impossible. Therefore, the first task for those who have a responsibility — for example, they who are in charge of educating other children, take care of other persons, from rulers to teachers and monitors — their first task is to identify themselves with others, to feel as they do. Then one knows what one should do. You keep the inner light, you keep your consciousness on the spot where it should be, high up, in the light, and at the same time you identify yourself with them, then you feel what they are, what their reactions are, what their thoughts are and you hold that before the light you have: you are able to think perfectly well over what one has to do for them. You will tell each one what he needs to hear, you will act with regard to each one in the way necessary to make him understand. This is why it is a wonderful grace to have the charge of a group of persons, because it puts you under the obligation to make the most essential progress. And I hasten to say that ninety-nine times out of hundred people do not do it. But it is exactly because of this that things are going bad. Particularly those who have the responsibility of ruling a country, it is the last thing they think of ! They are, on the contrary, very anxious to keep their |
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faire beaucoup de progrès.
"Le supramental ne s'intéresse pas aux choses mentales de la même manière que le fait l'esprit humain. Il a sa propre manière de s'intéresser à tous les mouvements de l'univers, mais c'est d'un autre point de vue et avec une autre vision. Le monde revêt pour lui une apparence très différente de son apparence ordinaire. Il y a un renversement dans le point de vue. Tout ce qui est perçu de là, apparaît différent de ce que cela apparaît au mental, et même souvent opposé. Les choses ont un autre sens ; leur aspect-, leur mouvement, leur procédé, tout ce qui les concerne, est observé avec d'autres yeux. Tout ce qui se passe ici est suivi par le supramental ; -les mouvements du mental, et aussi ceux du vital et du matériel, tout le jeu de l'univers, sont pour lui du plus grand intérêt, mais d'une autre manière." (Ibid., p. 127) A quoi le supramental s'intéresse-t-il?
Il s'intéresse à la transformation du monde — à la descente des forces dans le monde matériel et à sa transformation, à sa préparation pour qu'il puisse recevoir les forces supramentales. Et il est conscient de la différence entre le monde tel qu'il existe et le monde tel qu'il doit être. A chaque minute, il voit l'écart entre ce qui est et ce qui devrait être, entre la vérité et le mensonge qui s'exprime. Et constamment, il garde cette vision de la Vérité, qui plane au-dessus du monde, de façon que, dès qu'il y a une petite ouverture, ça descende et ça se manifeste. Et ce qui paraît, aux consciences ordinaires, tout à fait naturel, est généralement pour lui un jeu de forces obscures, ignorantes, tout à fait inconscientes. Et il ne trouve pas cela naturel du tout. Il trouve cela un accident détestable, et de toute sa force il essaie d'y porter remède. Il cherche, il voit, et s'il y a une réceptivité quelque part, il intensifie son action. Les gens, il ne les voit pas avec une apparence extérieure, mais comme des vibrations plus ou moins réceptives et plus ou moins obscures ou lumineuses, et partout où il voit une lumière, il projette sa force pour que cela ait son plein effet. Et au lieu que chacun soit comme un pion sur un échiquier, une petite personne bien définie, il voit comment les forces entrent, sortent, bougent, se |
way of seeing, their way of feeling, and they most violently refuse to consider the needs of those over whom they rule. However, you can see that the result has not been remarkable, till the present time it is evident none can say that governments have been wonderful institutions. It is the same thing on all levels : there are small governments, there are big governments. But the laws are the same everywhere. And unless, at the time you are giving a lesson, you are capable, like that, of taking in the whole atmosphere, gathering up the vibrations that are around the people, putting them together and keeping it before you, becoming aware of what you can do with this stuff (vibrations that you may spread, forces you may give away, those that will be received, those that will be assimilated), unless you do that, you lose most of your time, you too. To be able to do the least work, you must make a great progress.
"The supramental does not take interest in mental things in the same
way as the mind. It takes its own interest in all the movements of the
universe, but it is from a different point of view and with a different
vision. The world presents to it an entirely different appearance ;
there is a reversal of outlook and everything is seen from there as
other than what it seems to the mind and often even the opposite.
Things have another meaning ; their aspect, their motion and process, everything about them, are watched with other eyes. Everything here is followed by the supermind ; the mind movements and
not less the vital, the material movements, all the play of the universe have for it a very deep interest, but of another kind."
(Conversations, XII)
In what does the supramental take interest?
It takes interest in the transformation of the world — in the descent
of forces in the material world and its transformation, in its preparation
so that it may be able to receive the supramental forces. And it is aware
of the difference between the world as it exists and the world as it should
be. Every minute it sees the gap between what is and what must be,
between the truth and the falsehood that is expressed. And it keeps
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meuvent et font mouvoir tous les êtres, comment les vibrations agissent. Et il voit celles qui sont des vibrations ascendantes, qui mènent vers le progrès, et il voit celles qui sont des vibrations qui vous projettent dans l'obscurité de plus en plus, qui vous font descendre. Et quelquefois, quelqu'un vient vous trouver avec des mots tout faits, qu'il a appris dans les livres généralement, mais enfin des mots d'aspiration et de bonne volonté, et on lui répond par une bonne rebuffade en lui disant qu'il faut qu'il essaye d'être sincère—il ne comprend pas. C'est parce que la Force voit que ce n'est pas sincère — la Force ne voit pas les mots, n'entend pas les mots, ne voit même pas les idées dans la tête, mais voit l'état de conscience, si l'état de conscience est sincère ou non. Il y a d'autres cas où les gens ont l'air tout à fait frivoles et stupides et s'occupent de choses sans intérêt, et, tout' d'un coup, on les aide, on les encourage, on les traite comme des camarades ou comme des amis, parce qu'on voit briller au fond de tout cela une sincérité, une aspiration, qui peut avoir une forme enfantine extérieurement mais qui est là, très pure parfois. Et alors, on fait beaucoup de choses que les gens ne comprennent pas, parce qu'ils ne peuvent pas voir la réalité derrière l'apparence. C'est pour cela que je dis que c'est d'une tout autre manière que le supramental s'intéresse, d'une tout autre manière qu'il voit, d'une tout autre manière qu'il sait.
Est-ce qu'il n'est pas important de se connaître soi-même au lieu d'essayer de connaître les autres?
Très important, d'une importance capitale ! D'ailleurs, c'est le champ de travail qui est donné à chacun. C'est cela qu'il faut comprendre, que chacun — cet ensemble de substance qui constitue votre corps extérieur et intérieur, l'ensemble de la substance avec laquelle est bâti votre être depuis le dehors jusqu'au dedans — est un champ de travail ; c'est comme si l'on avait soigneusement rassemblé, accumulé un certain nombre de vibrations et qu'on les avait mises à votre disposition pour que vous puissiez travailler totalement là-dessus. C'est comme un champ d'action qui est à votre disposition constamment : nuit et jour, au réveil, dans le sommeil, tout le temps — personne ne peut vous en priver, c'est merveilleux ! |
constantly this vision of the Truth hovering above the world so that as
soon as there is a little opening it descends and manifests itself. And
what seems quite natural to the ordinary consciousness is generally for
it a play of obscure, ignorant, altogether unconscious forces. And it
does not find it natural at all. It finds that a detestable accident and
it tries with all its force to effect a remedy. It searches, it looks for and
if there is any receptivity anywhere, it intensifies its action. It does not
look at people in their external appearance, but as vibrations more or
less obscure or luminous and wherever it sees a light, it projects its
force to make it fully effective. And instead of seeing each being as a
pawn on a chessboard, a well-defined small person, it sees how the forces
enter, come out, move about and move all beings, how the vibrations act.
And it sees those that are ascending vibrations that lead towards progress
and it sees those that are vibrations that push you more and more into
obscurity, that lead you downward. And sometimes when somebody
comes to see you with readymade words learnt generally from books, yet
words of aspiration and good will, he is answered with a strong rebuff
and is told that he must try to be sincere — he does not understand.
Because the Force sees that there is no sincerity — the Force does not see
the words nor hear the words, does not see even the ideas that are in the
head, it sees only the state of consciousness and whether the state of consciousness is sincere or not. There are other cases where people appear
to be quite frivolous, stupid, busy with things without interest but all at
once, they get help and encouragement and are treated like comrades and
friends, because there is seen shining at the bottom of all that a sincerity,
an aspiration that may have outwardly a childish form, but it is there very
pure at times. And then many things are done which people do not understand because they cannot see the reality behind the appearance. That is
why I say that the supramental is interested in another manner, and it
sees in another manner and knows in another manner.
Is it not more important to know oneself than trying to know others ?
Very important, of capital importance ! Besides, it is the field of work
I that is given to each one. This must be understood that everyone — this
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Vous pouvez refuser de vous en servir (comme la majorité des gens), mais c'est une masse à transformer qui est là entre vos mains, à votre pleine disposition, et qui vous a été donnée pour que vous appreniez à faire le travail là-dessus. Par conséquent, la chose la plus importante est de commencer par faire cela. Vous ne pouvez rien faire sur les autres à moins que vous ne soyez capable de le faire sur vous-même. Vous ne pouvez jamais donner un bon conseil à quelqu'un à moins que vous ne soyez capable de vous donner le bon conseil à vous-même, d'abord, et de le suivre. Et si vous voyez une difficulté quelque part, la meilleure façon de changer cette difficulté est de la changer en vous-même, d'abord. Si vous voyez un défaut en quelqu'un, vous pouvez être sûr qu'il est en vous, et vous commencez à le changer en vous. Et quand vous l'aurez changé en vous, vous serez très fort pour le changer dans les autres. Et c'est une chose admirable, les gens ne se rendent pas compte que c'est une grâce infinie, que cet univers est arrangé de "telle façon qu'il y a une collection de substance, depuis la substance la plus matérielle jusqu'à la spiritualité la plus haute, tout cela rassemblé dans ce que l'on appelle une petite individualité, mais à la disposition d'une Volonté centrale. Ça, c'est à vous, votre champ de travail, personne ne peut vous l'enlever, c'est votre bien propre. Et dans la mesure où vous pourrez travailler là-dessus, vous pourrez avoir une action dans le monde. Mais seulement dans cette mesure-là. Il faut faire plus pour soi-même, d'ailleurs, que l'on ne fait pour les autres.
Est-il possible de connaître les autres avant de se connaître soi-même ?
Rien n'est impossible. On ne peut pas dire que ce ne soit pas possible. Mais si l'on est inconscient des mouvements en soi, c'est certainement une anomalie d'être conscient d'abord chez les autres. C'est une anomalie. Cela peut exister. Il peut y avoir des gens tellement décentralisés qu'ils sont plus sensibles dans les autres qu'en eux-mêmes. Mais enfin, généralement, ils passent pour des êtres un peu maladifs. Cela ne leur donne pas un très grand équilibre intérieur, ils n'ont pas de boussole. Il y a des gens qui n'ont pas de boussole, ils sont comme un bouchon sur les vagues : ça va ici, ça va là, ça saute ici, ça saute là. Ils n'ont pas de ligne de conscience ... |
totality of substance constituting your inner and outer body, this
sum-total of the substance of which your whole being is made outside and inside
—is a field of work; it is as though one had carefully gathered together,
accumulated a number of vibrations and put them at your disposal so
that you may act upon them globally. It is like a field of action constantly
at your disposal, night and day, awake or asleep, all the while — nobody
can take it away from you, it is wonderful ! You may refuse to make use
of it (like the majority of people), but it is a mass to be transformed,
which is at your disposal, fully at your disposal and which has been given
to you so that you may learn to work upon it. Therefore, the most important thing is to start doing it. You cannot do anything with others unless
you were capable of doing it with yourself. You can never give a good
advice to anyone unless you are capable of giving the same advice to yourself first, and then following it up. And if you see any difficulty anywhere,
the best way to change this difficulty is to change it first of all in yourself.
If you see a defect in anyone, you may be sure that it is in yourself and you
should begin by changing it in yourself. And when you will have changed
it in yourself, you will be quite strong to change it in others. And it is a
wonderful thing and people are not aware that it is an infinite grace by
which this universe has been so arranged that there is a collection of substance, from the most material substance to the highest spiritual and all
that gathered together into what is called your little individuality and put
at the disposal of a central Will. That is your own field of work and no
one can take it away from you, it is altogether yours. And to the extent
you can work upon it, you will have an action upon the world. But only to
that extent. One must do more for oneself, besides, than one does for
others.
Is it possible to know others before one knows oneself?
Nothing is impossible. You cannot say it is not possible. But if you
are unconscious of your own movements, it would certainly be an anomaly
to become conscious of others first. It is an anomaly. But it can exist.
There may be people who are so decentralised that they are more sensitive
with regard to others than to themselves. But generally such people are rather
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Ce n'est pas un état enviable. Je ne crois pas, vraiment, sincèrement, je ne crois pas qu'il soit possible d'aider quelqu'un à moins que l'on ne se soit déjà aidé soi-même, d'abord. Si vous êtes inconscient, comment voulez-vous amener la conscience chez les autres ! Cela me paraît un problème assez insoluble. C'est ce que les gens font généralement, mais ce n'est pas une raison pour l'approuver. C'est justement pour cela, je crois, que les choses vont si mal. C'est comme ceux qui en voient d'autres se quereller et qui se précipitent, et ils se mettent à crier encore plus fort qu'eux pour leur dire "taisez-vous"!
Tu as dit qu'à chaque individu, il était donné un problème à résoudre. Alors, chaque homme sur la terre doit vivre individuellement, parce que, en vivant collectivement, on a la difficulté de la collectivité aussi : ce n'est pas seulement sa difficulté propre.
Oui. Mais il se trouve que l'homme est un animal sociable, et qu'alors, instinctivement, il se met en groupe. Mais c'est pour cela aussi que ceux qui voulaient aller vite et qui ne se sentaient pas suffisamment forts, se sont retirés dans la solitude. C'est cela, la raison, la légitimation de l'ascète qui s'en va dans la solitude, parce qu'il essaie de se couper du monde. Seulement... il y a un "seulement". Physiquement on peut faire cela, dans une certaine mesure, jusqu'à un certain point, se couper de la nature physique — pas totalement. On a remarqué, par exemple, que les ascètes qui s'en allaient s'asseoir sous un arbre dans la forêt, au bout de très peu de temps étaient extraordinairement intéressés par tous les animaux qui vivent dans la forêt : c'est le besoin de relations physiques avec d'autres êtres vivants. Il se peut que certains n'aient pas ce besoin, mais c'est une règle assez générale. Mais la solidarité ne s'arrête pas là. Il y a une solidarité vitale et il y a une solidarité mentale, que vous ne pouvez pas empêcher. Il y a, malgré tout (quoique les hommes soient beaucoup plus individualisés que les animaux), il y a un esprit de l'espèce. Il y a des suggestions collectives qui n'ont pas besoin de s'exprimer par des mots. Il y a des atmosphères auxquelles on ne peut pas échapper. Il est certain (parce que cela, je le sais par expérience) il est certain qu'il y a un degré de perfection et de transformation |
viewed as being unhealthy. It does not give them much inner balance,
they are without a compass. There are people who are without a compass,
they are like a piece of cork upon the waves : it goes this way, that way,
jumps up here, jumps up there. They have no line of consciousness....
It is not an enviable state. I do not believe, truly, sincerely, I do not believe that one can help another, unless and until one has helped oneself
first of all. If you are unconscious, how is it possible for you to bring
consciousness in others. That seems to me to be an insoluble problem.
That is what people generally do, but it is no reason why it should be
approved. It is exactly for this reason, I believe, that things go so wrong.
It is like people who on seeing people quarrelling rush in and begin to
shout even louder than them to tell them "Keep quiet" !
You have said that each individual has been given a problem to
solve. So each man upon earth has to live individually, because, if
you live collectively you have the difficulty of the collective being:
it is not only your own difficulty.
Yes. But man happens to be a social animal and therefore instinctively he seeks grouping. And also that is why those who wanted to go quick
and did not feel themselves sufficiently strong retired into solitude. Yes,
that is the reason, the justification why the ascetic goes into solitude, because he seeks to cut off the world. Only .... there is an "only". You can
do that physically, in a certain measure, up to a certain point, cut away
from the physical nature — not altogether. It has been noticed, for
example, that ascetics that went out into the forest and sat under a tree
soon became extraordinarily interested in the animals that lived in the
forest : it is the need of physical relations with other living creatures.
May be some do not have this need, but it is almost a general rule.
But solidarity does not stop there. There is a vital solidarity and a
mental solidarity which cannot be prevented. There is in spite of every
thing (although men may be much more individualised than animals),
there is a spirit of the species. There are collective suggestions which
need not be expressed in words. There are atmospheres that you cannot
escape. And it is certain (because that I know by experience), it is certain
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individuelles qui ne peut pas se réaliser sans que l'ensemble de l'humanité ait fait un certain progrès. Et cela va par degrés successifs. Il y a des choses qui ne peuvent pas être transformées dans la matière à moins que l'ensemble de la matière n'ait subi un certain degré de transformation. On ne peut pas se désolidariser complètement. Ce n'est pas possible. On peut faire le travail, on peut choisir : il y a des gens qui ont choisi de s'en aller dans la solitude et d'essayer de réaliser en eux-mêmes l'idéal qu'ils voyaient — généralement ils sont arrivés jusqu'à un certain point, puis ils ont été arrêtés là, ils n'ont pas pu aller plus loin. Historiquement c'est comme cela. Je disais l'autre jour : "II y a peut-être des êtres sur la terre, que je ne connais pas, qui ont réalisé des choses extraordinaires", mais justement, comme ils se sont isolés de la terre, la terre ne les connaît pas. C'est simplement pour ne pas dire qu'il y a des choses impossibles. Cela paraît douteux, c'est tout ce que je puis dire. Mais il est impossible, même si l'on se désolidarise physiquement, de le faire vitalement et mentalement. Il y a la grande atmosphère terrestre dans laquelle on naît, et il y a comme l'esprit, le génie de l'espèce humaine ; eh bien, il faut que ce génie soit arrivé à un certain degré de perfection pour que l'on puisse aller plus loin. Ce n'est pas que l'on doive attendre que le tout le fasse, non, mais c'est comme s'il fallait que le tout atteigne un certain niveau pour que l'on puisse prendre son élan et s'en aller plus loin... Certainement, l'individu sera toujours en avance sur la masse, cela ne fait pas de doute, mais il y aura toujours une proportion et une relation.
Sur quel plan les hommes sont-ils le plus unis ?
Tu veux dire "le plus interdépendants" ?
Non, je veux dire une volonté générale.
Une volonté générale ? Il ne faut pas confondre les choses. Si tu me parles de la bonne volonté entre les êtres humains, c'est dans le psychique, cela ne fait pas l'ombre d'un doute. Mais il y a une sorte d'interdépendance |
that there is a degree of perfection and transformation for the individual
which he cannot realise unless the whole of humanity has attained a definite progress. It goes by successive degrees. There are things within
matter that cannot be transformed unless the whole of matter has undergone a certain measure of transformation. You can never completely
isolate yourself. It is not possible. You can undertake the work, you can
make a choice : there are people who have chosen to go into solitude and
try to realise in themselves the ideal they saw — generally they reached a
point, then they stopped there, they could not go farther. It has been so
historically. I was saying the other day : "There are perhaps people on
earth whom I do not know who have realised extraordinary things", but
just because they have isolated themselves from the earth, the earth does
not know them. This is simply to say there are no impossible things. It
is however doubtful, that is all I can say. But it is impossible, even if you
isolate yourself physically, to do so vitally and mentally. There is this vast
terrestrial atmosphere in which you are born and there is, like the spirit,
the genius of the human species. Well, this genius must have reached a
certain degree of perfection before one can go farther. It is not that one
must wait till all have done it, not at all, but it is as though all must reach
a certain level from where one can take a leap and go farther on .... Certainly the individual will always be in advance of the mass, there is no doubt
about it, but there is always a proportion and a relation.
On what plane are men most united ?
You mean "most interdependent" ?
No, I mean a general will.
General will ? You must not confuse things. If you speak of the good
will among human beings, it is in the psychic, there is no shadow of
doubt. But there is a sort of vital interdependence which is considerable
enough, more than the physical, I believe. For example, the First World-war was the result of a tremendous descent of the forces of the vital world
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vitale qui est assez considérable, plus que physique, je crois. Par exemple, la première grande guerre mondiale a été le résultat d'une descente formidable des forces du monde vital (des forces hostiles du monde vital) dans le monde matériel. Même ceux qui ont été conscients de cette descente et qui étaient armés par conséquent, pour se défendre contre elle, en ont subi les conséquences. Le monde, la terre entière en a subi les conséquences. Il y a eu une détérioration générale au point de vue vital, je dis, qui a été inévitable même pour ceux qui étaient conscients d'où venait la force, d'où venait la détérioration, et qui par conséquent pouvaient lutter consciemment contre elle — ils n'ont pas pu empêcher certains effets de se produire dans l'atmosphère terrestre. Naturellement, les hommes ne savent pas ce qui leur est arrivé , tout ce qu'ils ont dit, c'est que tout était devenu bien pire depuis cette guerre. C'est tout ce qu'ils ont pu constater. Par exemple, l'état moral est beaucoup descendu. C'est simplement le résultat d'une descente formidable des forces du monde vital : forces de désordre, forces de corruption, forces de détérioration, forces de destruction, forces de violence, forces de cruauté.
Pourquoi cette descente ?
Peut-être était-ce une réaction, parce qu'il y avait une autre Force qui descendait, et qui voulait faire son œuvre, et que ces forces-là ne le désiraient pas — ça dérangeait leurs habitudes. C'est comme un gouvernement qui craint qu'on le jette par terre, et alors il intervient avec violence pour garder son pouvoir.
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(of the hostile forces of the vital world into the material world). Even those
who were conscious of this descent and who were therefore armed to
defend themselves against it, have suffered from its consequences. The
world, the whole earth suffered from its consequences. There was a general
deterioration, I say, from the vital point of view, which was inevitable
even in the case of those who were aware as to where the force came from
and wherefrom the deterioration and who therefore could fight against
it consciously, yet they could not prevent some effects being produced in
the earth atmosphere. Naturally, men do not know what has happened
to them; all they say is that things have become worse since the war.
That is all they can find out. For example, the moral level has gone down
much. It is simply the result of the formidable descent of the forces of
the vital world : forces of disorder , forces of corruption, forces of deterioration, forces of destruction, forces of violence, forces of cruelty.
Wherefore this descent?
Perhaps it was a reaction, because there was another Force that was
coming down and wanted to do its work and those forces did not want it
— it disturbed them in their habits. It is like a government which fears
being thrown out and so comes out violently to maintain its power.
THE
MOTHER
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comme ... une espèce d'obligation, et puis il y a ceux qui sont assoiffés de lumière — il n'y en a pas beaucoup, mais il y a plusieurs enfants. Aujourd'hui, j'en ai vu un qui était gentil ! ... oh ! admirable ! Et je ne vois que ça. Pas ce qu'ils pensent, ce qu'ils disent (tout cela paraît superficiel et inintéressant), c'est l'état de réceptivité dans laquelle ils se trouvent. C'est surtout cela que je vois.
(silence)
Je crois vraiment que c'est parmi les enfants que se trouvent ceux qui peuvent commencer la race nouvelle. Les hommes sont... coriaces. N'est-ce pas, je suis tout le temps à lutter contre des gens qui sont venus ici pour être confortables et "libres de faire ce qu'ils veulent", alors ... je leur dis : "Le monde est grand, vous pouvez aller" — pas d'âme, pas d'aspiration, rien. Tu sais mon impression ? C'est qu'ils sont tous vieux et que je suis seule à être jeune ! C'est cela, n'est-ce pas, cette flamme, cette volonté ... ce qu'on appelle "push" — satisfaits de petites satisfactions personnelles ... qui ne mènent à rien, préoccupés de ce qu'ils vont manger, oh ... J'ai l'impression que maintenant il y a comme un "display" (tu sais, "display" ?), un étalage de tout ce qui ne doit pas être.
Oui.
Mais la flamme, la flamme d'aspiration (Mère hoche la tête), il n'y en a pas beaucoup qui l'apportent. Pourvu qu'ils soient ce qu'ils appellent "confortables", c'est tout ce qu'il leur faut — et libres de faire quelques bêtises qu'ils ne feraient pas dans le monde! ... Tandis que l'on sent que pour hâter la venue — on pourrait la hâter si l'on était... si l'on était un conquérant !
La vraie spiritualité est très simple. 6.3.1971 |
a kind of compulsion, and then there are those who thirst for light — there
are not many of them, but there are quite a few children. Today I saw
one who was charming ! ... Oh ! wonderful !
I see only that. Not what they think, what they say (all that appears
to me superficial, uninteresting), it is the state of receptivity in which
they happen to be. It is that particularly which I see.
(silence)
I believe really that it is among the children that will be found those
that can begin the new race. Men are ... crusted over.
Well, I am constantly struggling against people who have come here
so that they may be comfortable and ""free to do whatever they like",
so ... I tell them : "The world is big enough, you can go out"— there is
no soul, no aspiration, nothing.
You know my feeling ? They are all all old , I am the only one to be
young I It is that, yes, that flame, that will... what they call "push" —
to be satisfied with petty personal satisfactions ,.. that take you nowhere,
to be busy with what one was going to eat, oh ! ...
I have the feeling that now there is a sort of "display" (you know
what is display ?), a show of all that should not be.
Yes.
But the flame, the flame of aspiration (Mother
shakes her head)) there
are not many who bring it.
Provided they are what they call "comfortable", it is all they need —
and then free to do some nonsense which they would not do in the world !
... On the other side, one feels that to hasten the coming—one could
hasten it if one were ... if one were a conqueror !
THE
MOTHER
True spirituality is very simple.
6.3.1971
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Darshan
"A life consecrated to union with the Divine is the only one worth living."
THE MOTHER
THIS is the Message The Mother gave on the 93rd Anniversary of Her birth which was celebrated in the Ashram on the 2ist February 1971. There was Meditation around the Samadhi in the morning followed by a visit to Sri Aurobindo's room. The Mother gave Darshan in the evening to a very large number of people including many visitors from all over India and other countries.
Matrimandir Foundation
The Mother gave the following Message on the occasion of laying the foundation stone of the Matrimandir at Auroville at 6.30 a.m. on 2ist February, 1971.
'Let the Matrimandir be the living symbol of Auroville's aspiration for the Divine.'
After Meditation and music Nolini laid the foundation stone with little Aurofilio at his side.
The Mother's Message to All India Radio, Pondicherry., on 21.2.1971.
"True liberty is an ascending movement, not yielding to the lower instincts. "True liberty is a divine manifestation. "We want true liberty for India so that she may be the right |
Darshan
"Une vie consacrée à l'union avec le Divin est la seule vie qui vaille d'être vécue." La Mère
LA Mère donna ce message pour son quatre-vingt-treizième anniversaire, le 21 février 1971. Le matin eut lieu une méditation collective autour du Samâdhi, suivie de la visite de la chambre de Sri Aurobindo. Le soir, la Mère donna son darshan à une foule très dense comprenant de nombreux visiteurs indiens et étrangers.
Mâtrimandir : pose de la première pierre
A Auroville, ce même jour, fut posée, à 61130 du matin, la première pierre du Mâtrimandir. A cette occasion, la Mère donna le message suivant :
"Le Mâtrimandir veut être le vivant symbole de l'aspiration d'Auroville au Divin."
Après une méditation et l'audition d'une composition musicale de Sunil, Noiini, accompagné d'Aurofilio, procéda à la pose.
Message de la Mère à la radio indienne, le 21 février:
"La vraie liberté est un mouvement ascendant, non un abandon aux instincts inférieurs.
La vraie liberté est une manifestation divine. Nous voulons la vraie liberté pour l'Inde afin qu'elle puisse |
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example for the world as the demonstration of what humanity must become."
Education Academic. Extension Lectures
On 27.1.71 Arindam addressed our students on Sri Aurobindo. On 30.1.71 Madhav addressed our students on "Conceptions and Misconceptions — The World Crisis". On 5.2.71 Dr. Edith Schrapper from Cambridge spoke on "Yoga and the West". On 12.2.71 Navajata spoke on his recent world-tour and on 20.2.71 he spoke on Sri Aurobindo's work in the world. On 13.2.71 Mr. William Ricketts, the renowned sculptor from Australia, addressed our students on "Reverence for all life". On 20.2.71 he spoke on "Wild life preservation through divinised earth". On 24th, 29th February, and 3rd March, 1971, Amal Kiran addressed our students on his impression of his early days in the Ashram. On 24.2.71 Nolini gave a talk in Bengali on Bartamaner Duryogey, "On the present crisis", and gave readings from Savitri with his Bengali renderings; on 10.3.71 he spoke on "The Stress of the Spirit". On 1st and 2nd March, 1971 Mr. Kanakendu Ghosh of Alliance Française, Paris, spoke in French on "How to Pronounce French Well" and on the international alphabet of phonetics as a key to right pronunciation. On 3.3.71 Udar and Kireet spoke on their recent tour of Gujarat and Bombay. On 8.3.71 Dr. Gabriel Monod-Herzen spoke on "Jean Charon, Philosopher, physicist and continuator of Einstein." On 12.3.71 Nirodbaran spoke on "Sri Aurobindo the Modern Avatar".
Education Physical
We continued with our normal group activities from the i6th December to the 3ist March. Tournaments were started in Table Tennis and Cricket as these take more time than the others. |
être un juste exemple pour le monde comme une démonstration de ce que l'humanité doit devenir."
Cours et conférences
Le 27 janvier, Arindam parla de Sri Aurobindo aux étudiants. Le 30, Madhav entretint nos élèves de "La crise mondiale : conceptions justes et erronées". Le 5 février, le Dr. Edith Shrapper, de l'Université de Cambridge, fit une conférence intitulée : "Le Yoga et l'Occident". Le 12, Navajata décrivit son récent tour du monde, et le 20, il parla du travail de Sri Aurobindo dans le monde. Le 13, William Ricketts, célèbre sculpteur australien, témoigna pour "Le respect dû à toute vie" et le 20 pour "La préservation de la vie sauvage sur une terre divinisée". Les 24 et 25, ainsi que le 3 mars, Amal Kiran évoqua devant nos étudiants le souvenir de ses premières années à l'Ashram. Le 24, Noiini commenta en bengali "La crise actuelle" (Bartamâner Douryôgué) et lut certaines de ses traductions de Savitri en bengali, le 10 mars, il fit un exposé en anglais sur "Le dynamisme de l'esprit". Les Ier et 2 mars, Kanakendu Ghosh, de l'Alliance française de Paris, expliqua "Comment prononcer le français correctement" et présenta l'alphabet phonétique international comme la clé de la prononciation juste. Le 3, Udar et Kireet firent un compte rendu de leur dernière tournée à Bombay et au Goujerat. Le 8, Gabriel Monod-Herzen nous entretint de "Jean Charon, philosophe, physicien et continuateur d'Einstein". Le 12, Nirodbaran évoqua "Sri Aurobindo, Avatar moderne".
Éducation physique
Les activités normales des groupes continuèrent du 16 décembre au 31 mars. Les tournois de cricket et de ping-pong ont déjà commencé, car ils prennent plus de temps que les autres. Pour le ping-pong, il y eut sept tables, correspondant aux diverses |
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In Table Tennis there are seven tables arranged according to the players' grade and one can move from a lower to a higher table by challenge matches. For the tournaments there were 188 entries in single and 41 pairs in doubles. In cricket there were 66 entries divided into 3 divisions of two teams each. There were the normal cricket matches, single wicket cricket and limited-overs cricket based on Gillette cup rules. The Physical Education department has started special classes in Judo and Jiu-jitsu where entries are voluntary. There are 93 students for Judo and 48 for Jiu-jitsu.
New Age Association
The twenty-second seminar of the New Age Association was held on the 28th February 1971. The subject approved by the Mother was : "How to take a leap towards the Future ?" At the beginning the following answers given by Mother Herself to three questions pertaining to the subject of the Seminar were read out :
Q. 1: In one of Your previous New Year messages You had asked to make an "imperative choice". Now this year You have asked to take "a leap". What is the difference between that "choice" and this "leap" ? MOTHER : The choice is mental. The leap is made by the whole being.
Q. 2 : How is this leap to be taken ? MOTHER : Each one in his own way.
Q. 3 : Why have You used the Biblical term "Blessed" in this year's message? Has it any significance? MOTHER : "Blessed" is not the exclusive property of the Bible. (24.2.1971)
Then five members of the Association spoke on the subject. At the |
catégories de joueurs, chaque joueur pouvant passer d'une table à la suivante par des matches éliminatoires. Il y eut 188 inscriptions pour les tournois simples, et 41 équipes s'affrontèrent en "doubles". En cricket, 66 joueurs s'inscrivirent et furent répartis en trois divisions de deux équipes chacune. Il y eut des matches de cricket normal, d'autres en "single wicket" et enfin des parties "limited overs" suivant les règles de la coupe Gillette. Le département d'éducation physique a ouvert des classes spéciales de Judo et de Jiu-jitsu, pour lesquelles les inscriptions sont volontaires. 93 étudiants s'inscrivirent pour les classes de Judo et 48 pour celles de Jiu-jitsu.
Association du Nouvel Age
Le vingt-deuxième séminaire de l'Association du Nouvel Âge se tint le 28 février 1971. Le sujet, approuvé par la Mère, était le suivant :
"Comment faire un bond vers l'Avenir ?"
Au début, les réponses de la Mère à trois questions relatives à ce sujet, furent lues :
Q.. 1 Dans l'un de tes précédents messages de nouvel an, tu nous as demandé de faire un "choix impératif". Maintenant, cette année, tu nous as demandé de faire "un bond". Quelle est la différence entre ce "choix" et ce "bond"? Mère : Le choix est mental. Le bond est fait par la totalité de l'être.
Q. 2 : Comment ce bond doit-il être effectué? Mère : Chacun doit trouver sa manière propre.
Q. 3 : Pourquoi as-tu utilisé le terme biblique "bénis" dans le message de cette année? A-t-il une signification particulière? Mère : "Bénis" n'est pas la propriété exclusive de la Bible. (24 février 1971) |
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end, six extracts from the writings of Sri Aurobindo and the Mother bearing on the subject were read out.
Entertainments — Cultural and Educational
On the occasion of the Darshan the following exhibitions were arranged : a) Needlework of the Embroidery Department. b) Ashram publications by Sri Aurobindo Books Distribution Agency. c) Batik work, designs mostly done by Lalit. d) Paintings at the Art Gallery. 54 more paintings from the Mother's collection were exhibited. The total number of paintings exhibited so far has been 1206. The present show, from 1st February, consists mainly of flower paintings. It will be on show till the middle of April. On 15.1.71 Mr. Vittorio Gassmann, a renowned Italian actor, recited from Dante and Shakespeare. On 15.1.71 our Art Section arranged an exhibition of paintings by Dhanvanti, one of our Art Teachers. It was open for a fortnight, after which, paintings by Us ha, another Art teacher, were shown. On 19.1.71 Mrs. Elizabeth Beck showed slides on the Orissa sun temple at Konarak, with a most interesting and lucid commentary. On 26.1.71 our children presented a programme of short Hindi plays on the occasion of Ravindra's birthday. This was repeated on the Saturday Programme of 13.2.71. On 31.1.71 were displayed sculptures by Mr. William Ricketts. On 10.2.71 Sangit Marg arranged a programme of Indian vocal music by Arun Vishnu, one of our former students. On 19.2.71 our students and teachers gave a recital of songs composed by Pranab, our Physical Education Director, and set to tune by Tinkari Banerji, our Music teacher. On 22.2.71 Shrimati Madhuchhanda Guha Majumdar of Calcutta Shakti Centre gave a recital of Tagore songs. She was followed by Dipak Hajra of Sri Aurobindo Pathamandir, Calcutta, who sang Hindustani classical music. On 23.2.71 Shrimati Maya Mitra, All-India Radio, Calcutta, gave a |
Ensuite, cinq membres de l'Association parlèrent sur le sujet. A la fin, six extraits de Sri Aurobindo et de la Mère, relatifs au sujet, furent lus.
Divertissements éducatifs et culturels
A l'occasion du Darshan, les expositions suivantes furent organisées : a) Travaux d'aiguille, par l'atelier de broderie. b) Publications de l'Ashram, par l'Agence de distribution des livres de Sri Aurobindo. (SABDA) c) Travaux de bâtik, la plupart exécutés par Lalit. d) Peintures, à la Galerie d'Art. 54 peintures de la collection de la Mère furent exposées, ce qui porte le nombre total d'œuvres exposées à 1206. L'exposition actuelle, qui débuta le Ier février, consiste principalement en peintures de fleurs. Elle se tiendra jusqu'à la mi-avril. Le 15 janvier, Vittorio Gassmann, célèbre acteur italien récita des passages d'œuvres de Dante et de Shakespeare. Le 15 également, notre section d'art ouvrit une exposition de peintures dues à Dhanvanti, l'un de nos professeurs de peinture. Cette exposition dura quinze jours et fut suivie d'une autre consacrée à des œuvres de Usha, également professeur de peinture. Le 19, Elizabeth Beck présenta en diapositives des vues du temple du Soleil de Konarak, à Orissa. La projection fut accompagnée d'explications claires et intéressantes. Le 26, les enfants présentèrent des saynètes en hindi, à l'occasion de l'anniversaire de Ravindra. Le spectacle fut repris en programme du samedi, le 13 février. A partir du 31, William Ricketts exposa ses sculptures. Le 10 février, le Sanguîte Mârg présenta un programme de musique vocale indienne, organisé par Arun Vishnu, un de nos anciens élèves. Le 19, les étudiants et les professeurs interprétèrent des chants écrits par Pranab, notre directeur d'Éducation physique, et mis en musique par Tinkari Banerji, notre professeur de musique. Le 22, Shrîmatî Madhuchhanda Guha Majumdar, du "Calcutta Shakti Centre" interpréta des chants de Tagore. Elle fut suivie par Dipak Hajra du "Sri Aurobindo Pathmandir, Calcutta", qui chanta des compositions classiques hindoustanies. |
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sitar recital. On 25.2.71 Shrimati Lalita Ubhayakar of All India Radio, Bangalore, sang Sanskrit hymns, Hindi bhajans and Hindustani classical music. On 26.2.71 Sangit Marg arranged a programme of vocal and instrumental music by teachers and students. On 2.3.71 some of our teachers gave readings from Savitri and Prayers and Meditations of the Mother. This was repeated on the Saturday programme of 6.3.71. On 5.3.71 slides on Switzerland were shown. At the Library there were the regular evening programmes of recorded music, Indian and European. The Saturday Programmes of the quarter included "Entretiens de la Mère", (recorded), Indian Instrumental music, songs and recitations in Sanskrit, students' impromptu programme of songs, recitations, music, etc. Among the films we saw during the quarter were : Guess Who's Coming to Dinner, Lord Jim, Hasta Melap (Gujarati), Pratidwandi (Bengali), Indian Documentaries (Ananta, On Sports).
General
The Fourth National Book Fair under the aegis of National Book Trust, New Delhi, held in Madras from December 1970 to January 1971, adjudged the De Luxe Edition of Savitri and other volumes of the Sri Aurobindo Birth Centenary Library published by Sri Aurobindo Ashram Press, Pondicherry, as the First in order of merit and awarded a certificate for excellence in book production in the English language in India during 1969-1970. On 14.2.71 Nolini performed the opening ceremony of "New Sweet Home", built by Sri Aurobindo Pathamandir, Calcutta, as an offering to Mother, for visitors' use. From 15 January to 17 February 1971 Udar and Kireet were out on a lecturing tour of Gujarat and Bombay, in connection with Sri Aurobindo's Action. They spent the first 3 days and the last 7 days in Bombay and the rest of the time in Gujarat and Saurashtra which they covered almost wholly, giving sometimes 6 talks a day. |
Le 23, Shrîmatî Maya Mitra, de la station radiophonique de Calcutta, donna un récital de sitar. Le 25, Shrîmatî Lalita Ubhayakar, de la station radiophonique de Bangalore, interpréta des hymnes sanscrits, des chants dévotionnels hindi et des compositions classiques hindoustanies. Le 26, le Sanguîte Mârg présenta un programme de musique vocale et instrumentale, organisé par les professeurs et les étudiants. Le 2 mars, quelques professeurs de notre Centre lurent des passages de Savitri et des Prières et Méditations de la Mère. Cette séance fut reprise le 6, en programme du samedi. Le 5 furent projetées des diapositives sur la Suisse. Comme chaque semaine, des auditions d'enregistrements de musique indienne et européenne furent organisées à la bibliothèque. Les "programmes du samedi" de ce trimestre ont comporté : "Entretiens de la Mère" (enregistrements), musique instrumentale indienne, chants et récitations en sanscrit, impromptus de chants, récitations et musique par les étudiants, etc... Parmi les films que nous avons vus durant ce trimestre, citons : Guess Who's Coming to Dinner, Lord Jim, Hasta Melap (goujerati), Pratidwandi (bengali), des documentaires indiens (manière, On Sports).
Généralités
La "Quatrième Foire Nationale du Livre", organisée sous le patronage du "National Book Trust" de New Delhi, s'est tenue à Madras, de décembre 1970 à janvier 1971. Le premier prix, ainsi qu'un certificat d'excellence pour la qualité des livres de langue anglaise édités en Inde en 1969-1970, ont été décernés à l'Édition de Luxe de Savitri comme à d'autres volumes de la "Collection du Centenaire de Sri Aurobindo" publiés par l'imprimerie de l'Ashram de Sri Aurobindo, à Pondichéry. Le 14 février, Noiini inaugura le "New Sweet Home", maison d'hôtes à l'usage des visiteurs aménagée par le "Sri Aurobindo Pathamandir" de Calcutta, en offrande à la Mère. Du 15 janvier au 17 février, Udar et Kireet firent une tournée de conférences à Bombay et au Goujerat. Ils passèrent les trois premiers et les sept derniers jours à Bombay et consacrèrent le reste du temps à |
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On 28.2.71 Nolini performed the opening ceremony of Auro Press at Aspiration, Auroville. Navajata, General Secretary, Sri Aurobindo Society and Auroville, left on 12 October, 1970, on his world tour and returned on 6 February 1971. In his official capacity and also as an adviser to the Indian Delegation he attended the special meeting of UNESCO in Paris, which adopted resolutions, asking its member nations to celebrate Sri Aurobindo's Birth Centenary in 1972, and also on Auroville. He visited the following countries and had useful discussions on Sri Aurobindo and Auroville with their important officials and personalities : France, Belgium, Switzerland, Italy, Yugoslavia, Greece, Holland, Denmark, Ireland, U.S.A., Canada, Japan, Hungary.
Visitors
12.2.71, Shrimati Indira Gandhi, Prime Minister of India.
New Publications
Sri Aurobindo — Baji Prabhou La Mère
Nirodbaran — Talks with Sri Aurobindo — Pt. II
Satprem — La Genèse du Surhomme |
sillonner presque intégralement le Goujerat et le Saurashtra, donnant, certains jours, jusqu'à six conférences. Le 28 février, Nolini inaugura "Auro Press", l'imprimerie d'"Aspiration", à Auroville. Navajata, secrétaire général d'Auroville et de la "Sri Aurobindo Society", partit pour un tour du monde, le 12 octobre 1970, et revint le 6 février 1971. Dans le cadre de ses fonctions et en tant que conseiller de la Délégation Indienne, il participa à diverses réunions de l'UNESCO. L'UNESCO adopta certaines résolutions sur Auroville et demanda à ses nations-membres de commémorer le centenaire de la naissance de Sri Aurobindo en 1972. Au cours de sa tournée, Navajata eut, au sujet d'Auroville et de Sri Aurobindo, d'utiles entretiens avec d'importantes personnalités officielles des pays suivants : France, Belgique, Suisse, Italie, Yougoslavie, Grèce, Hollande, Danemark, Irlande, Hongrie, États-Unis, Canada et Japon.
Visiteurs
Le 12 février, Shrîmatî Indira Gandhi, Premier Ministre de l'Inde, rendit visite à la Mère.
Nouvelles publications
Sri Aurobindo — Baji Prabhou La Mère
Nirodbaran — Talks with Sri Aurobindo — Pt. II
Satprem — La Genèse du Surhomme |
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Syt, Ujjal Singh, Governor of Madras, presenting the Award of the de luxe Centenary publications |
M. Ujjal Singh, Gouverneur de Madras, remet le prix pour la publication de l'Édition de luxe du Centenaire |

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The Minister for Education, Andhra Pradesh at the Sri Aurobindo Books Distribution Stall at the Book-fair, Madras |
Le Ministre de l'Éducation de l'Andhra Pradesh à l'exposition des livres de Sri Aurobindo à la Foire du Livre de Madras |
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Opening of "New Sweet House" by Nolini Kanta Gupta |
Inauguration de "New Sweet House" par Nolini Kanta Gupta |

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Lt.Governor of Pondicherry, B.D. Jatti at "New Sweet House" |
B.D. Jatti, le Lieutenant-Gouverneur de Pondichéry, à "New Sweet House" |
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Work at "Touc'qu'il faut" |
Travail à "Touc'qu'il faut" |
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William Ricketts with his sculpture |
Les sculptures de William Ricketts |
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Judo Class: Concentration before commencement |
Class de Judo: Concentration avant de commencer |

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Judo Class |
Classe de Judo |
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Opening of the Auropress at "Aspiration", Auroville |
Ouverture d'"Auropress" à "Aspiration", Auroville |
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Foundation of Matrimandir at Auroville |
Pose de la première pierre du Mâtrimandir à Auroville |

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A model of Matrimandir |
Une maquette du Matrimandir |
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"Divinity" |
"Divinité" |
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