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Soudain, devant Toi, toute ma fierté est tombée. J'ai compris à quel point, devant Toi, il était futile de vouloir se surmonter soi-même ... et j'ai pleuré, j'ai pleuré abondamment, sans contrainte, les plus douces larmes de ma vie ... Ah oui, comme elles furent reposantes, calmantes et douces, ces larmes que j'ai versées devant Toi sans honte ni contrainte ! Était-ce comme une enfant dans les bras de son père? Mais quel Père! Quelle sublimité, quelle magnificence, quelle immensité de compréhension! Et quelle puissance, quelle plénitude dans la réponse ! Oui, ces pleurs étaient comme une rosée sainte. Est-ce parce que ce n'était point sur ma propre peine que je pleurais? Ah, quelles douces, quelles bienfaisantes larmes qui ont ouvert mon cœur sans contrainte devant Toi, ont fait fondre en un miraculeux instant tout ce qui restait d'obstacles pouvant me séparer de Toi!
Peu de jours auparavant j'avais su, j'avais entendu : "Si tu pleures sans contrainte et sans fard devant Moi, bien des choses changeront, une grande victoire sera gagnée." Et c'est pourquoi lorsque les larmes sont montées de mon cœur vers mes yeux, je suis venue m'asseoir devant Toi pour les laisser couler en offrande, pieusement. Et que l'offrande fut douce et réconfortante !
Et maintenant encore que je ne pleure plus, je Te sens si proche, si proche que tout mon être en frémit de joie. Page – 409 Laisse-moi balbutier mon hommage :
Dans ma joie d'enfant j'ai crié vers Toi :
ô Toi, le Suprême, l'Unique Confident qui sais d'avance tout ce qu'on Te dira, puisque Tu en es l'auteur.
ô Toi, le Suprême, l'Unique Ami qui nous acceptes et nous aimes et nous comprends tels que nous sommes, puisque c'est Toi-même qui nous fis ainsi.
ô Toi, le Suprême, l'Unique Guide qui ne contredis jamais notre volonté supérieure, puis que c'est Toi-même qui veux en elle; ce serait folie de chercher ailleurs qu'en Toi à être écouté, compris, aimé, guidé, puisque Tu es toujours là pour le faire et que Tu ne nous failliras jamais.
Tu m'a fait connaître les joies suprêmes, les joies sublimes, de la parfaite confiance, de la pleine sécurité, du total abandon sans réserve ni fard, sans effort ni contrainte.
Et joyeuse comme une enfant, j'ai souri et pleuré à la fois devant Toi, ô mon Bien-Aimé ... Page – 410
Ô mon Seigneur bien-aimé, quelle douceur de penser que c'est pour Toi et Toi seul que j'agis! C'est à Ton service que je suis; c'est Toi qui décides et ordonnes et mets en mouvement, diriges et accomplis l'action. Quelle paix, quelle tranquillité, quelle suprême félicité sont données par la perception, la sensation de cela? Car il suffit d'être docile, plastique, soumis, attentif, afin de Te permettre d'agir librement; il n'y a plus d'erreurs, de fautes, de manques, d'insuffisance possibles, puisque ce que Tu as voulu, Tu le fais et Tu le fais tel que Tu l'as voulu ...
Accepte la flamme ardente de ma gratitude et de ma joyeuse et pleinement confiante adhésion.
Mon Père m'a souri et m'a. prise dans ses bras puissants. Que pourrais-je craindre? Je me suis fondue en Lui, et c'est Lui qui agit et vit en ce corps que Lui-même a formé pour s'y manifester. Page – 411 |